Les personnes qui râlent tout le temps sont plus intelligentes que les autres... Et voici pourquoi !

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Les râleurs ont tout compris à la vie… c’est désormais prouvé.


Vous êtes souvent de mauvais poil, vous aimez râler et en règle générale, il ne vaut mieux pas trop vous chercher ? C’est peut-être, tout bonnement, parce que vous êtes très intelligent de nature !

Et figurez-vous que s'il y a des jours où vous vous sentez de mauvaise humeur et que vous avez envie de tout envoyer balader, on ne saurait que trop vous conseiller de vous mettre illico à écrire, à faire des maths, à préparer votre prochaine réunion, à étudier ou à faire n’importe quoi d’autre qui puisse mettre votre cerveau à profit... Parce que c’est désormais prouvé : être de mauvaise humeur vous aide… à mieux vous concentrer et à avoir des raisonnements plus efficaces.


Joseph Paul Forgas
, psychologue social Hongrois et actuellement professeur à l’Université de New South Wales, en Australie, a étudié de près la manière dont les émotions peuvent influencer nos performances cognitives — et plus particulièrement, interférer dans nos facultés de jugement et de prise de décision.

Dans une étude parue en 2013 dans Current Directions in Psychological Science, il démontre que la mauvaise humeur et l’énervement aident à la concentration et permettent de mieux juger des choses.

Joseph P. Forgass explique ainsi que le rôle joué par la tristesse est particulièrement étonnant, et mal compris. Lorsqu’on regarde de près le répertoire des émotions humaines, on s’aperçoit qu’il y a une forte prédominance des sentiments ‘négatifs’, chose plutôt intrigante. Dans les années 1970, Paul Ekman, pionnier des sciences de la psychologie, avait identifié six émotions humaines de base. Quatre d’entre elles étaient des émotions négatives — la peur, la colère, le dégoût et la tristesse (les deux dernières étant la joie et la surprise).
@Pixar/Montage Demotivateur


En partant de là, notre chercheur s'est posé la question : si toutes ces émotions ‘négatives’ ont survécu au grand test de l’évolution, c’est qu’il y a sûrement une bonne raison à cela.

Ces émotions ‘mauvaises’ offrent peut-être un avantage du point de vue de la survie,  avance encore Forgas. Il est vrai qu’on peut sans doute comprendre l’utilité de la peur ou de la colère à l’état brute, qui bombardent notre cerveau d’adrénaline afin de nous aider à sortir des situations à risque. Mais le reste ?
@DC
Pour mieux comprendre tout cela, Forgas a mis au point une série de tests et d’expérience afin de voir s'il était possible que les émotions négatives puissent être en fait utiles. Et peu à peu, il s’est rendu compte que c’était bel et bien le cas !



Les personnes "tristes et de mauvais poil" sont dans les meilleures conditions pour prendre une décision difficile.


Au sein même de l’Université, Forgas a demandé à un échantillon de 186 étudiants de regarder différents films, drôles ou au contraire carrément déprimants, afin de les mettre dans des dispositions mentales différentes : une moitié des volontaires se trouvait de très bonne humeur, l’autre moitié était beaucoup moins enjouée…

Tout de suite après avoir vu les films, une série de questions est posée aux étudiants, notamment avec des images à décrire, mais aussi en leur demandant de noter la véracité de différentes rumeurs ou légendes urbaines.

Forgas et ses collègues ont remarqué que les personnes ayant été mises dans un état de mauvaise humeur et de tristesse avaient fait moins d'erreurs que les autres, et que leurs réponses étaient beaucoup plus claires et pertinentes. Plus particulièrement, les « grincheux » avaient tendance à se montrer beaucoup plus sceptiques face à certaines affirmations fausses, ce qui leur permettait de raisonner de manière plus logique.

Puis, Forgas et son équipe ont mis en place une sorte de jeu vidéo dans lequel une série d’images apparaissaient rapidement sur un écran d’ordinateur. Sur certaines images, des personnes pointaient des armes à feu tandis que sur d’autres images, elles avaient des objets totalement innocents comme une bouteille thermos ou une canette de coca. Les participants devaient réagir au quart de tour et « tirer » sur les personnages portant des armes, tout en épargnant les autres. Assez étrangement, les volontaires qui étaient de mauvaise humeur avaient beaucoup plus de sang-froid et semblaient beaucoup plus attentifs…

Avec cette série de tests, les chercheurs ont pu prouver que les personnes "tristes et de mauvais poil" étaient dans les meilleures conditions pour prendre une décision difficile. Mais pas seulement !

D’autres séries d’expériences ont en effet révélé qu’outre favoriser les prises de décision, la mauvaise humeur pouvait aussi améliorer les performances cognitives, la mémoire, réduire les biais induits par les stéréotypes, et même, paradoxalement… accroître la motivation !
@Via 30something.ie


La conclusion mérite que l’on y réfléchisse à deux fois : tandis que l'humeur positive semble promouvoir la créativité, la flexibilité et la coopération, la mauvaise humeur active un esprit plus réfléchi et prudent, qui rend la personne plus attentive au monde extérieur.

Donc, la prochaine fois que vous devrez prendre une décision importante, n’y allez pas par quatre chemins : débrouillez-vous pour donner un grand coup de pied dans le coin d’un meuble (pieds nus et avec le petit orteil de préférence), engueulez-vous avec tout le monde, faites cramer votre café et marchez dans une crotte de chien histoire de mettre toutes les chances de votre côté… Vous serez au top de vos capacités !
Source : ft.com

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste