À bout, des policiers appellent à une manifestation le 20 décembre via le hashtag #LesGyrosBleus

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Des policiers appellent leurs collègues à manifester leur mécontentement sur les Champs-Élysées le 20 décembre. Cet appel à la mobilisation a été lancé sur les réseaux sociaux par le biais du hashtag #LesGyrosBleus qui fait bien sûr référence au mouvement des « Gilets jaunes ».

Plusieurs associations regroupant des membres des forces de l’ordre, mais aussi des épouses et compagnes inquiètes de policiers, appellent à une manifestation le 20 décembre, devant le commissariat du 8e arrondissement de Paris, sur les Champs-Élysées.

Ces fonctionnaires veulent faire entendre leurs doléances et dénoncent, entre autres, le manque de reconnaissance, le gel du point d'indice ainsi que les heures supplémentaires non payées.

Cet appel à se rassembler sur « la plus belle avenue du monde » dès 21h30 jeudi soir a été lancé sur les réseaux sociaux via le hashtag #LesGyrosBleus, qui a connu un certain écho ces derniers jours.

Après les « gilets jaunes », les « Gyros Bleus » : quand les policiers veulent se faire entendre. Crédit photo : GERARD BOTTINO / Shuttertock

« La fatigue se ressent et le ras-le-bol (est) grandissant »

Interrogé par LCI ce dimanche, Guillaume Lebeau (vice-président de l’association MPC, pour « Mobilisation des Policiers en Colère ») a expliqué que l’idée de ce rassemblement avait germé dans l’esprit de ses collègues suite à l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron, il y a une semaine.

« Le président a fait des annonces pour certaines personnes, et pas pour d’autres. Une fois de plus, nous sommes les grands oubliés. Pas de pouvoir d’achat, le gel du point d’indice, les heures supplémentaires non payées, 24 millions au total, ça fait beaucoup, surtout en ce moment. On nous soutient à la télé, mais après, il n’y a rien. C’est de la communication pour nos gouvernants. Du coup, nous avons lancé cet appel au rassemblement », a-t-il ainsi indiqué.

« Nous avons de plus en plus de travail et rien en retour. A l’approche des fêtes, c’est déjà habituellement compliqué. Cette année, avec le mouvement des ‘gilets jaunes’ et l’attentat de Strasbourg, avec une surveillance accrue notamment sur les grands sites et marchés de Noël, c’est très compliqué. La fatigue se ressent et le ras-le-bol grandissant », a-t-il poursuivi.

L’association « Femmes des Forces de l'Ordre en Colère » (FFOC) a d’ores et déjà fait savoir qu’elle soutenait cette initiative et qu’elle se joindrait à ce rassemblement.

« ‘Gilets jaunes’ ou autres, tout le monde est le bienvenu pour nous soutenir »

Ce mouvement se veut manifestement apolitique comme semble l’indiquer le message de l’affiche annonçant l’événement sur la page Facebook de l’association. « Aucune bannière politique - syndicale - associative », lit-on ainsi sur le visuel, posté par le groupe.

Alors qu’ils n’ont eu de cesse de dénoncer certains comportements violents des policiers lors des manifestations, les « Gilets jaunes » pourraient-ils toutefois se joindre à ce mouvement ? Aucune raison de s’y opposer, selon M. Lebeau. « Gyros bleus, gilets jaunes ou autres, tout le monde est le bienvenu pour nous soutenir. Ce n’est pas du tout un appel, mais une précision », a-t-il ainsi affirmé.

« Une de nos missions est d’assurer la sécurité, ce que nous faisons, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas comprendre et adhérer aux revendications des Gilets Jaunes », a-t-il ajouté.

De son côté, le syndicat SGP Police a annoncé, par la voix de sa secrétaire déléguée Linda Kebbab, qu’un « Acte I des policiers » pourrait se tenir « dès le mois de janvier 2019 ».

Affaire à suivre !

Source : LCI

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.