En Australie, deux millions de chats sont sur le point d'être abattus

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Le gouvernement australien s’apprête à abattre des millions de chats sauvages, responsables de la disparition de plusieurs espèces endémiques du pays. Une mesure draconienne qui choque le reste du monde et qui attise le courroux des défenseurs des animaux les plus engagés tels que l’actrice Brigitte Bardot.

 

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Selon une étude financée par le gouvernement et publiée dans la revue scientifique britannique Biological Conservation, les félins, qui occupent 99,8% du pays, seraient responsables de la destruction de nombreuses espèces de l'île. Présents un peu partout, du désert aux forêts tropicales, les chats harets seraient très combatifs et s’attaqueraient vivement aux autres mammifères, entrainant de nombreuses pertes. En effet, c’est en Australie que le taux d’extinction est le plus élevé du monde, 200 ans après l’arrivée des chats, initialement ramenés par les colons au 18e siècle afin de chasser les rongeurs. Une trentaine d’espèces endémiques sont donc ainsi vouées à la disparition.


Le chat haret, une espèce destructrice

 

Par ailleurs, l’étude est allée à l’encontre de l’estimation que l’on se faisait du nombre de chats harets sur le continent. Selon une quarantaine de scientifiques, il n’y aurait pas 20 millions de chats sauvages qui se trouvaient sur le continent, mais beaucoup moins que ça : il y aurait en tout entre 2,1 millions et 6,3 millions. Pour Sarah Legge, l’une des scientifiques qui a été chargée de l’étude, le constat est d’autant plus inquiétant : un seul chat a plus d’impact sur l'environnement qu’on ne le croyait.

 


C’est en 2015 que le gouvernement songe sérieusement à passer à l’action pour stopper cette vague d’extinctions en tuant deux millions de ces chats sauvages qui courent dans la nature et qui étaient il y a quelques années encore des animaux domestiques. Obligés de se nourrir et de subsister, ces animaux, qui sont d’excellents chasseurs, n’ont aucun mal à s’attaquer à d’autres bêtes. On compte parmi elles des reptiles et un bon nombre de mammifères tels que la souris sauteuse d’Australie ou encore le bandicoot-lapin à queue blanche, qui sont des proies faciles pour ces traqueurs invétérés.

 

« Un génocide animalier inhumain et ridicule »

 

Cette mesure, qui devrait s’étendre sur cinq années, n’a pas tardé à faire bondir les militants de la cause animale. L’actrice Brigitte Bardot a commenté l’initiative en évoquant l’organisation d’un « génocide animalier inhumain et ridicule ».

 

Pourtant, aux yeux de la chercheuse Sarah Legge, impossible de faire de compromis dans le cas présent. En réponse, la scientifique propose à l’intéressée de l’accompagner dans des zones protégées : « Brigitte Bardot pourrait voir la différence. Elle rencontrerait des bilbis, des numbats et tant d’autres espèces qu’on ne trouve qu’ici. Je lui expliquerais que nous pouvons avoir soit ces animaux extraordinaires : soit des chats, soit d’autres mammifères, mais pas les deux. »

 

À l’heure actuelle, quelques idées sont en discussion afin de mettre le plan à exécution. D’abord, il faudrait cibler les zones où l’opération serait indispensable. Pour ce qui est de des méthodes, un poison est en cours de développement. Faire venir des chiens sauvages serait, selon la chercheuse, une deuxième solution efficace.

Source : Le Monde

Au sujet de l'auteur : Olivia Kulej

Journaliste