Bien mieux qu'une déchetterie : Smicval, le tout premier « supermarché de la récupération » en France !

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Si vous êtes un amateur de récup', il y a fort à parier que vous avez déjà au moins une fois poussé la porte d'une déchetterie, et pour cause : on y trouve une multitude d'objets en tous genres, des meubles auxquels il ne manque parfois que quelques clous, des planches et autres matières pouvant servir à nos bricolages, et même de l'électroménager en parfait état de fonctionnement !

Bref, bien souvent, des objets parfaitement utilisables sont jetés. C'est bien dommage, car dans la plupart des déchetteries classiques, ils sont parfois mis indifféremment dans de grosses fosses ou des containers inaccessibles. Alors qu'on pourrait leur offrir une nouvelle vie, ils sont perdus à jamais : quel gâchis !

 
  Smicval


Cependant, non loin de Libourne, en Gironde, il existe une déchetterie bien particulière, unique en son genre en France. Non loin des rives de la Dordogne, se trouve le Smicval Market, une déchetterie qui s'organise comme un véritable supermarché de la récup' en empruntant les codes de la grande distribution afin d'encourager les gens à venir se servir ! Ouvert depuis le 10 avril, il s'agit d'un concept développé par le syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais Haute-Gironde.

Avec ses rayons dignes des plus grandes enseignes de supermarché, et ses larges bandes colorées peintes au sol pour orienter les visiteurs et faciliter leurs recherches, les déchets sont valorisés comme de véritables produits à part entière, et gratuits par-dessus le marché.

Smicval

« Nous voulions changer la vision que l’on se fait des déchets. Il était dommage de faire partir des déchets au recyclage ou à l’enfouissement alors qu’ils pouvaient être réutilisés », explique Elodie Bittard, qui fait partie des organisateurs ayant développé ce concept.

« Le Smicval Market est donc une sorte de galerie marchande, de supermarché inversé. On n’y apporte plus de déchets, mais des objets, des matériaux, tout en ayant la possibilité d’en récupérer d’autres, apportés par d’autres habitants », renchérit-elle. « Il y a un véritable changement de vocabulaire. On “dépose” plutôt que l’on “jette”. On “donne” plus qu’on se “débarrasse”.» Le Smicval, c'est donc avant tout un effort conscient de revaloriser ces objets pour en faire des biens récupérables, plutôt que de simples déchets sans aucune valeur.
Smicval


Niveau organisation, différentes zones sont délimitées :


Ainsi, pour se mettre en quête de divers articles à récupérer, on se rendra à la Maison des Objets, qui comporte un rayon déco, high-tech, petite enfance, sport ou encore jardinage.

Pour dénicher des matières premières, rendez-vous au Préau des Matériaux, un local ou l'on peut prendre ou déposer des planches, des ferrailles, des carrelages, des vis et des boulons, etc. Enfin, les plus gros meubles sont regroupés dans un endroit spécifique, et du matériel est même mis à disposition pour ceux qui souhaiteraient les démonter pour n'en prendre que certaines parties !
Smicval

Enfin, ultime étape en fin de parcours, se trouve la zone des dépôts au sol, où l'on se débarrasse de tous les déchets inutilisables et impossibles à recycler. L'emplacement de cette zone, reléguée au dernier plan, juste avant la sortie, ne doit rien au hasard : il s'agit d' « illustrer le geste ultime de l’enfouissement, qui n’aura pas pu être évité par le réemploi ou le recyclage ».

Une organisation savamment orchestrée, digne de l'agencement stratégique des grands réseaux de distribution,  qui a pour but de pousser le public à ne se résoudre à cette solution qu'en dernier recours, pour les choses qui ne peuvent absolument pas être récupérées.
Source : 18h39

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste