L'eau de Fukushima, contaminée au tritium, va bientôt être relâchée dans l'océan

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Takashi Kawamura, le président de Tepco, l'entreprise qui exploite la centrale nucléaire de Fukushima (Japon), a annoncé vendredi dernier que plusieurs centaines de tonnes d’eau contaminées au tritium (un isotope radioactif de l’hydrogène) devraient être relâchées dans l’océan Pacifique !

Takashi a été fortement influencé dans son choix par le président de la régulation nucléaire au Japon : Shunichi Tanaka. La décision a été annoncée comme un coup de tonnerre à l’agence de presse japonaise Kyodo : « La décision a été prise », ne laissant aucune place à la discussion. Et pourtant, le problème de l’eau contaminée perdure depuis le 11 mars 2011 et les catastrophes naturelles qui ont entraîné d’énormes incidents nucléaires.

Crédit photo : telegraph

Aujourd’hui, trois des six réacteurs de la centrale sont en permanence arrosés d’eau dans le but de les refroidir. Chaque jour, ce sont près de 325 tonnes d’eau douce qui sont utilisées, cette eau qui s’écoule dans les sous-sols des bâtiments et se mélangent à l’eau souterraine. C’est là qu’intervient entre autres Tepco, en traitant cette eau grâce à un processus qui supprime 62 types de matières radioactives… sauf une, qui subsiste à la fin : le tritium.

Les 580 réservoirs de la centrale contiennent actuellement 770 000 tonnes d’eau contaminées par le tritium. Même si les autorités assurent qu'il est présent en de très petites quantités, la population, et notamment les pêcheurs, s’inquiète de la mesure.

L’ONG Green Action Japan a déclaré : « Cet accident est arrivé il y a plus de six ans et les autorités auraient dû travailler à un moyen d’éliminer le tritium au lieu de simplement annoncer qu’ils vont le relâcher dans l’océan. Ils disent qu’il n’y a rien à craindre car ce sera dilué dans l’immensité de l’océan mais il n’y a aucun précédent qui prouve que déverser des déchets nucléaires dans l’océan est sans risque ».

Crédit photo : Newsweek

Pour autant, cette décision ne devrait pas être mise en place tout de suite étant donné que le gouvernement n’a pas encore donné son autorisation, et celle-ci devra sans doute faire face à de nombreuses contestations !

Source : Newsweek

Au sujet de l'auteur : Timothé Goyat

Journaliste