La justice autorise la sortie en salles du film « Grâce à Dieu »

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La justice a autorisé la sortie du film « Grâce à Dieu », qui retrace l'histoire d'un prêtre catholique de la région lyonnaise accusé de pédophilie.

Sa sortie restait en suspens, elle a finalement été validée ce lundi par le juge des référés de Lyon (Rhône). Le film « Grâce à Dieu », réalisé par François Ozon, sortira donc bien en salles ce mercredi, comme prévu.

Inspiré de faits réels, celui-ci traite notamment d’une affaire embarrassante pour l’Église catholique, à travers l’histoire du père Bernard Preynat, accusé d’actes de pédophilie par d’anciens scouts de la paroisse de Sainte-Foy-lès-Lyon, lesquels sont aujourd’hui réunis au sein de l’association « La Parole libérée ».

Le film « n'est pas de nature à constituer une atteinte grave au caractère équitable du procès »

C’est à la demande de l’avocat de ce dernier que la justice avait été sollicitée afin de reporter la sortie du film dans les salles obscures, invoquant le principe de la présomption d’innocence.

Mais la justice en a décidé autrement, considérant que rien dans ce long-métrage n’entravait la procédure judiciaire en cours, entamée en 2016, et dont le procès pourrait se tenir en fin d’année.

« Les spectateurs sont informés, à l'issue du film [et avant le générique], du principe de la présomption d'innocence dont bénéficie, comme toute personne, Bernard Preynat », ce qui « vient rappeler que la personne mise en cause, qui n'a pas été condamnée, est toujours à ce jour innocente », a ainsi rappelé le juge des référés.

Ce dernier précise également que « l'éventuel procès de Bernard Preynat n'est ni fixé, ni même prévu à une date proche » et que par conséquent la sortie du film « n'est pas de nature à constituer une atteinte grave au caractère équitable du procès et à la nécessité d'assurer la sérénité des débats devant le juge pénal ».

La justice autorise la sortie en salles du film « Grâce à Dieu ». Crédit photo : capture d'écran You Tube

Quant à l’utilisation des nom et prénom du religieux, le juge a conclu que dans la mesure où « l’affaire a rencontré un vif écho médiatique », leur suppression ne serait « pas de nature à empêcher l'identification évidente de Bernard Preynat comme auteur des supposés faits ».

« Je regrette amèrement cette décision, non seulement dans l’intérêt du père Preynat mais plus largement dans l’intérêt général », a réagi de son côté Me Emmanuel Mercinier, l'avocat du père Preynat.

« Présenter durant deux heures comme coupable un homme qui n’a pas encore été jugé comme tel constitue une atteinte à la présomption d’innocence que ne saurait évidemment pas faire disparaître le fait d’écrire ensuite le contraire durant deux secondes », a ajouté l’intéressé.

Très attendu en raison du thème épineux qu’il aborde, le film a d’ores et déjà reçu une récompense au prestigieux festival de Berlin. Bien que maintenue avec cette décision de justice, sa sortie pourrait toutefois de nouveau être menacée en raison d'une demande faite par une certaine Régine Maire, l'une des anciennes paroissiennes qui refuse que son nom apparaisse dans le film.

Source : France Info

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.