Au Liban, la loi protégeant les violeurs mariés à leurs victimes vient d'être abrogée

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C’est une avancée de plus pour les femmes. Après le Maroc, la Tunisie, la Jordanie et l’Égypte, c’est au tour du Liban de voter l’abrogation d’une loi datant des années 1940. Cette loi donnait le droit aux délinquants sexuels de ne pas être inquiétés de leurs actes, si un mariage avait été contracté entre la victime et son bourreau.

Crédit photo : la-croix

Ce mercredi 16 août au Parlement du pays de Cèdre, l’article 552 du code pénal libanais a été abrogé. Dans cette loi, plusieurs crimes sont concernés : les viols, les agressions et les mariages forcés. Tous pouvaient rester impunis si “un mariage valide est contracté entre l’auteur d’un de ces crimes et la victime, les poursuites cessent, et si un verdict a déjà été prononcé, son application est suspendue”.

Cette victoire pour les droits des femmes a été un long combat. Depuis février, des voix se lèvent pour l’abrogation de cette loi. Parmi ces voix, l’association Abaad qui a lutté sans relâche pour la suppression de cette loi, allant même jusqu'à faire des campagnes chocs.

Crédit photo : klmty

La dernière en date, une trentaine de robes de mariées confectionnées avec du papier ont été attachées et suspendues sur la corniche de Beyrouth. À travers ses robes de mariées, une dure réalité : “31 robes car il y a 31 jours dans un mois, et chaque jour, une femme risque d'être violée et d'être forcée d'épouser son violeur", affirme Alia Awada, responsable de la campagne.

Crédit photo : klmty

Aucun chiffre n’indique aujourd’hui combien violeurs ont pu passer entre les mailles du filet grâce à cette loi, on sait cependant que ce genre de pratique est surtout contesté dans les zones rurales du Liban selon plusieurs associations.

Aujourd’hui, l’association félicite cette avancée :

 

Félicitation aux femmes du Liban ! Le vote d’aujourd’hui est une victoire pour la dignité de la femme. Il n’est plus possible d’échapper aux poursuites. Merci à l’Assemblée du Liban de renforcer la protection des femmes contre toutes les formes de violence et de travailler en coordination avec les députés pour faire passer des lois qui luttent contre toutes sortes de discrimination et qui font valoir la justice et la dignité d’autrui.

À l’heure actuelle, des lois similaires sont encore en vigueur dans plusieurs pays arabes, notamment en Algérie, en Libye, au Koweït et sur les territoires palestiniens. Mais s’ajoutent aussi l’Amérique latine, les Philippines et le Tadjikistan.

Source : Le Monde
Loi

Au sujet de l'auteur : Chloe Pulvirenti

Journaliste