Une association interpelle sur l'affreux business des « fermes à sang », où des juments sont saignées et avortées

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De nouvelles images édifiantes ont fait leur apparition sur le web. Diffusées par Welfarm, qui œuvre pour une meilleure prise en compte du bien-être des animaux, elles témoignent du calvaire que subissent des juments dans ce qu'on appelle les « fermes à sang » en Amérique du Sud.

« Fermes à sang », l'expression si cruelle parle d'elle-même et résume bien ce triste business. Dans ces lieux, des milliers de juments en gestation sont vidées de leur sang, sans égard pour leur santé ni pour la perte de leur poulain, dans le but de produire une hormone très prisée - l'eCG (hormone chorionique gonadotrope équine) - qui est uniquement sécrétée lorsque la femelle est gestante. Le produit est ensuite acheté par les laboratoires pharmaceutiques, dont beaucoup sont français, et servira à faire ovuler sur commande des truies, brebis et chèvres.

En octobre 2017, les résultats d'une longue enquête sur les conditions d'élevage des juments menée par deux associations de défense animale – l'une suisse, TSB, l'autre allemande, AWF – étaient dévoilés. On y apprenait l'existence de ces pratiques de fécondations et d'avortements en chaîne dans cinq fermes de l'horreur situées en Argentine et en Uruguay.

On découvrait alors des animaux blessés, émaciés, battus… À certains endroits, des cadavres pourrissaient au sol. Le sujet indiquait que jusqu’à 10 litres de sang peut leur être prélevé, à raison d’une ou deux ponctions par semaine. « Au bout de trois à quatre ans, les juments qui ont survécu à ces années de maltraitance, épuisées et stériles partent à l’abattoir pour alimenter le commerce de la viande chevaline, exportée notamment vers la France », dénonce Adeline Colonat, chargée de communication éditoriale à Welfarm, l’association qui rapporte l’enquête en France, auprès de Libération.

L'association de défense des animaux Welfarm réagit

Et rien ne semble avoir changé depuis. Des nouvelles images tournées en caméra cachée entre janvier et avril 2018 par les associations TSB et AWF au sein de cinq autres « fermes à sang » d’Argentine et d’Uruguay en témoignent. Ces dernières prouvent que des milliers de juments sont encore élevées à seule fin de récolter leur sang, et que ces prélèvements se déroulent toujours avec une extrême brutalité.

C'est une nouvelle fois Welfarm qui a relayé cette triste réalité dans une vidéo postée le 18 juillet (attention, le contenu peut choquer   :

Welfarm n'a alors qu'un objectif  : que ces lieux de souffrance ferment leurs portes. C'est pourquoi elle a lancé une pétition, un site dédié à cette cause, ainsi qu’une campagne d’affichage en parallèle de la vidéo. Elle a également mis en place un stand d’information place de la République à Paris pour sensibiliser le public et surtout, interpeller les laboratoires.

Source : Welfarm

Au sujet de l'auteur : Justine B.

Journaliste