Lourdement handicapée, une jeune femme est privée de son fauteuil spécialisé par une compagnie aérienne low-cost, et contrainte de voyager allongée sur sa mère

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Contrainte de voyager allongée sur les genoux de sa mère : c'est ce qui est arrivé à Lucy, une jeune femme polyhandicapée âgée de 18 ans, sur un vol entre Barcelone et Paris.

Parties le 2 juillet de la capitale française pour se rendre en Espagne, Amarantha Bourgeois et sa fille Lucy n'avaient pourtant eu aucun problème à l'aller. Afin de pouvoir voyager avec Lucy dans cet avion de la compagnie low-cost espagnole Vueling, Amarantha avait été obligée de tout prévoir plusieurs mois à l'avance :  demandes d'autorisation, commande d'un siège « coque » spécialement adapté à l'appareil de la compagnie, conçu sur-mesure par un orthoprothésiste et coûtant 1200 euros à lui seul.

À l'aller, la jeune femme voyage sans problème dans le siège, placée au premier rang, car son équipement prend de la place. Mais 13 jours plus tard, au moment du retour vers Paris, le voyage vire au cauchemar lorsque le commandant de bord refuse catégoriquement de laisser Lucy voyager au premier rang. Motif : le siège pourrait « mettre en danger la sécurité des autres passagers dans le cas d'une évacuation ». Las, l'équipement de Lucy ne rentre pas dans les autres sièges, qui n'offrent pas autant d'espace que sur la rangée du devant.

Amarantha Bourgeois / Facebook

Amarantha insiste, en expliquant que tout s'était très bien déroulé à l'aller, elle prend à témoin les autres passagers de l'avion qui, comme elle, sont révoltés par la situation absurde... Et là, le commandant de bord menace carrément de les débarquer. « Il était dans tous ses états », raconte-t-elle au journal Le Parisien. « Il était tard et j’ai fini par dire que les seuls à me faire sortir de l’avion seraient les policiers ».

Finalement, Lucy est contrainte de voyager allongée sur les genoux de sa mère, au deuxième rang, alors même que des places sont vides au premier rang. Amarantha, interrogée par le quotidien, explique que sa fille a la motricité d'un nourrisson de 3 mois à cause de son polyhandicap, et qu'il était donc très difficile pour elle de voyager sans son siège « coque », qu'elle souffre en plus de scoliose et d'ostéoporose. « Elle ne tient pas assise, elle est épileptique. Il faut bien imaginer que c'est une poupée de chiffon », explique la maman.

Pour elle, le vol sera « un vrai cauchemar » : Lucy ne cesse de glisser du siège, elle fait trois petites crises d'épilepsie au cours du vol d'une heure et quart, devant des passagers scandalisés. Lors du décollage et de l'atterrissage de l'appareil, Amarantha est obligée de se débrouiller comme elle peut pour la maintenir assise à ses côtés.

Amantha Bourgeois

#Vueling Vol BCN-ORLY VY8022 14/07/2017 . J'embarque avec ma fille polyhandicapée et son siège adapté à son hypotonie ....

Publié par Amarantha Bourgeois sur vendredi 14 juillet 2017

Amarantha rapporte avoir obtenu des excuses de la part de la compagnie aérienne, mais elle compte tout de même porter plainte pour discrimination. Selon les dires de Vueling, une enquête interne a été ouverte par la compagnie pour savoir ce qui s'est réellement passé sur ce vol.

Les compagnies aériennes low-cost n'aiment-elles pas les handicapés ? En tout cas, ce genre de problèmes d'accessibilité semble récurrent. Il y a à peine un mois, un Japonais en fauteuil roulant avait été contraint de ramper devant tous les autres passagers pour monter les 17 marches des escaliers de son avion Vanilla Air. Et en septembre 2016, le français Nicolas Morvan, atteint d'hémiplégie, avait été refusé à bord d'un avion de la compagnie Easyjet.


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Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste