« Vous n'aurez pas ma haine » : l'hommage bouleversant du compagnon de Xavier Jugelé, le policier tué sur les Champs-Elysées

Bouton whatsapp
Ce mardi matin, a eu lieu dans la cour de la Préfecture de police de Paris, un hommage national rendu à Xavier Jugelé, le policier de 37 ans tué jeudi dernier de deux balles dans la tête par Karim C, avant que ce dernier ne soit abattu.

En présence du chef de l’Etat François Hollande, de l’ancien Président Nicolas Sarkozy et des deux candidats en lice pour le second tour des Présidentielles, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le compagnon de Xavier, avec qui il était pacsé, a rendu un vibrant hommage à son compagnon décédé, après la minute de silence.



Il a commencé, déroulant la dernière journée de vie de Xavier : «  Je suis parti travailler et tu dormais encore (...) Tu as pris ton service à 14 heures dans cette tenue de maintien de l'ordre dont tu prenais tant soin. Vous deviez, comme si souvent, assurer la sécurité du public sur cette belle avenue des Champs-Elysées, a-t-il commencé. Ce type de mission, je le sais, te plaisait, parce que c'étaient les Champs et l'image de la France. Parce que c'était aussi la culture que vous protégiez ».

Puis, il a abordé son appréhension : « Lorsque sont parus les premiers messages informant les Parisiens qu'un événement grave était en cours sur les Champs-Elysées et qu'un policier avait perdu la vie, une petite voix m'a dit que c'était toi et elle m'a rappelé cette formule généreuse et guérisseuse : "vous n'aurez pas ma haine (…) Cette haine, elle ne te ressemble pas. Parce qu'elle ne correspond en rien à ce qui faisait battre ton coeur, ni ce qui avait fait de toi un gendarme puis un gardien de la paix ».

Pour continuer : « À cet instant, à cet endroit, le pire est arrivé pour toi et tes camarades. (...) Tu as été emporté sur le coup (...) Je suis rentré le soir, sans toi, avec une douleur extrême et profonde qui s'apaisera peut-être un jour. Pour ce qui me concerne, je souffre sans haine. J'emprunte cette formule à Antoine Leiris, dont l'immense sagesse face à la douleur a tant fait mon admiration. Cette leçon de vie qui me protège aujourd'hui ».

Et terminer : « Tu vas rester dans mon cœur pour toujours. Je t'aime. Restons tous dignes et veillons à la paix et gardons la paix ».


Plus tard, sur l’esplanade des Invalides, le Président de la République, François Hollande, a pour sa part déclaré : « De nouveau la France a perdu l'un de ses fils parmi les plus braves, de nouveau la République a perdu l'un de ses gardiens parmi les plus valeureux (…) L’année dernière, lors des obsèques du commissaire Jean-Baptiste Salvin et de Jessica Scheinder, lâchement assassinés par un terroriste inféodé à Daech, j'avais dit qu'ils étaient des héros du quotidien. Le capitaine Jugelé était l'un de ses héros-là ».

Au sujet de l'auteur : Jerome Patalano

Journaliste rédacteur en chef