Une artiste Allemande photographie des gens « normaux » en train de réaliser des tâches quotidiennes, sans leurs vêtements. Et voici pourquoi !

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Les sujets qui posent pour la photographe Sophia Vogel ne sont pas des modèles, ni des mannequins. Ce sont avant tout des personnes. Des «gens normaux », des enseignants, des avocats, des chômeurs, des dentistes, des étudiants... Tous sont volontaires, intimement connectés au projet artistique de Vogel d'une manière ou d'une autre. Certains l'ont découvert via Instagram, d'autres par e-mail, d'autres encore grâce au bouche à oreille.

Lorsqu'elle pénètre dans la demeure de l'un de ses sujets, Sophia leur demande toujours ce qu'ils aiment faire dans la vie, quels sont leurs loisirs, leurs passions. Certains répondent qu'ils aiment écouter de la musique, d'autres qu'ils aiment jouer avec leur chien, d'autres encore qu'ils aiment simplement lire un bon livre sur le canapé. Alors, Sophia leur demande de faire cette activité qu'ils aiment tant faire, de manière naturelle, puis de simplement répéter l'opération sans leurs vêtements, tout en restant à l'aise.

Avec son projet « With and Without » (Avec et Sans), la photographe interroge notre rapport aux vêtements et à nos propres corps. Surtout, la photographe cherche à dé-diaboliser la nudité.

«Je veux montrer que le fait d'être nu devrait nous faire sentir aussi naturel que d'être habillés, explique-t-elle à Vice Creators. Quand on y réfléchit bien, on se rend compte que, sous nos vêtements, nous sommes tous nus.» Pour Sophia, la pression d'être un être sexuel (ou sexualisé) pèse de manière omniprésente sur chaque être humain. Observés sous toutes les coutures, constamment jugés, critiqués en permanence, comparés avec les standards établis par l'industrie de la mode garante de nos idéaux de beauté... Dur dur de ne pas voir dans nos corps comme des objets de complexe !

Pourtant, notre corps est bien autre chose que cela. C'est notre enveloppe, notre seul rempart entre nous et le monde extérieur, le «véhicule de notre âme». Notre peau est le plus grand organe du corps humain, le plus sensible aussi, celui qui nous permet de ressentir le chaud, le froid, les caresses ou la douleur d'un coup de poing. Bref, c'est grâce à cette peau, que certains cherchent à tout prix cacher, que nous interagissons avec le monde, que nous RESSENTONS le monde.

Même si la nudité est hautement sexualisée dans notre société, les portraits de Sophia Vogel n'ont absolument aucune connotation sexuelle, toute notion d'érotisme est absente.

« En montrant toute une variété de types de corps différents, pris dans des postures naturelles du quotidien, je voulais montrer que chacun est beau d'une manière qui lui est propre. [...] J'aime à présenter la nudité d'une manière esthétique, plutôt que dans un contexte sexualisé. Ce n'est pas parce qu'une photo présente du nu qu'elle doit impérativement être sexualisée dans notre esprit !»

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Sophia Vogel

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Source : Sophia Vogel

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste