Pêche au vif : ces poissons vendus comme appâts chez Decathlon font débat

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Faut-il interdire la pêche au vif ? C’est ce que réclament plusieurs associations qui dénoncent la cruauté de cette pratique alors que l’enseigne Decathlon vend des poissons vivants comme appâts.

Technique ancestrale, la pêche au vif vise à séduire les poissons carnassiers tels que les brochets, les sandres, les perches et les silures en utilisant un poisson vivant comme appât. Une pratique toujours en vogue mais qui rencontre de plus en plus d’opposition ces dernières années.

En effet, de nombreuses associations dénoncent cette utilisation de poissons appâts vivants, destinés à souffrir au bout d’une ligne de pêche en attendant d’être gobés. L’année dernière, des eurodéputés, dont l’écologiste David Cormand, avaient milité pour une interdiction de la pêche au vif auprès de la Commission Européenne. En vain !

Au mois de novembre dernier, des députés ont déposé une proposition de loi visant à interdire la pêche au vif en France. La pratique est d’ailleurs déjà interdite dans quelques pays européens comme l’Allemagne, la Suisse ou l’Irlande. En parallèle, c’est l’enseigne Decathlon qui est ciblée par les associations qui lui demande de cesser la vente des poissons appâts.

Décathlon veut assurer une transition vers la pêche au leurre

“Ils sont vendus pour quelques centimes, pour être ensuite torturés”, dénonce l’association Paris animaux zoopolis (PAZ). Une pétition circule d’ailleurs sur le net, ayant recueilli déjà des dizaines de milliers de signatures en quelques jours.

Crédit photo : iStock

De son côté, Decathlon assure que cette pratique est légale et qu’elle travaille d’ailleurs à une transition pour remplacer ces appâts vivants par “des leurres de plus en plus qualitatifs”. Une transition qui ne peut pas être aussi rapide que les associations le voudraient : “Il est pertinent de vendre encore des vifs et prendre le temps de convertir les clients à la pêche au leurre. Si Décathlon cesse brutalement de les vendre, les habitués de cette pratique s’en procureront par d’autres circuits moins engagés”, précise l’enseigne.

Selon une étude Ifop réalisée en mai 2021, un pêcheur à la ligne sur deux serait un adepte de la pêche au vif. Au total, ce sont plus de 1,5 million de personnes qui pratiquent la pêche de loisir en eau douce, selon la Fédération nationale de la pêche en France.


Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef