Archiviste paléographe, Emanuele Arioli, a redécouvert et reconstitué le récit de Ségurant, surnommé le chevalier au dragon, rattaché aux légendes arthuriennes mais qui fut longtemps oublié à cause de son manuscrit incomplet.
La légende du roi Arthur est connue de tous ! Dans sa quête du graal afin d’assurer la paix du royaume, le roi Arthur avait constitué l’ordre des chevaliers de la table ronde. Parmi eux, on retrouve les célèbres Lancelot du Lac, Perceval, Gauvain ou encore Tristan.
Le nombre de chevaliers membres de cet ordre légendaire est toujours un sujet d’estimations puisque de nombreux récits évoquent des chiffres bien différents les uns des autres. La Table ronde du Château de Winchester, peinte en 1522 sous le règne d’Henri VIII, contient 25 places nominatives, dont celle du roi.
Selon les auteurs, le nombre varie considérablement. Les premières sources recensent 24 (comme sur la peinture), 36 ou 72. Quand Robert de Boron en mentionne 50, Thomas Malory en recense 150. Une estimation aléatoire, à tel point qu’à la fin du Moyen-Âge, d’autres auteurs en évoquent même jusqu’à 600.
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Dans ce flou statistique, il semble évident qu’on ne sait pas tout, et de nombreux chevaliers de cet ordre sont tout simplement inconnus ou connus partiellement. L’un d'entre eux a fait l’objet d’une profonde étude de la part d’un archiviste paléologue, Emanuele Arioli.
En 2010, le chercheur passionné de littérature médiévale découvre la mention d’un chevalier dragon, dans les extraits d’un manuscrit incomplet. Il parcourt alors des parchemins durant une dizaine d’années pour retrouver sa trace, de plus en plus fasciné par son histoire qui le fait voyager à travers l’Europe médiévale.
Ségurant, le chevalier au dragon
Ce chevalier se nomme Ségurant, il est surnommé le “chevalier au dragon”. Sa légende commence un jour de combat, lors d’un tournoi à Winchester, où il affronte les chevaliers de la Table ronde. Il est ensorcelé par la fée Morgane, qui invoque un gigantesque dragon. Ségurant devient alors totalement obsédé par la quête de ce dragon. Il est alors parti bille en tête dans sa quête personnelle, dans les méandres des légendes arthuriennes.
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À travers ses recherches, Emanuele Arioli découvre que Ségurant est bien plus qu’un chevalier secondaire. Selon lui, il serait même l’un des personnages principaux de la légende d’Arthur, à l’égal d’un Tristan, Lancelot ou Gauvain : “C’était une découverte exceptionnelle pour moi que de trouver les aventures d’un nouveau chevalier de la Table ronde, ce manuscrit a bouleversé ma vie”, confie le chercheur.
Aujourd’hui, l’histoire oubliée de Ségurant est remise en lumière, à travers un manuscrit, un roman et des albums illustrés, retraçant ses aventures de différentes époques et de différents pays. Cette reconstitution a également fait l’objet d’un documentaire.
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De son côté, Emanuele Arioli a créé une exposition permanente au château de Comper, en Bretagne, accessible au public jusqu’en 2026. Il sera possible de rencontrer le chercheur les 11 et 12 mai prochains, suivie d’un conte musical au Centre arthurien à Concoret dans le Morbihan cet été.
