Le temps d'une nuit, une cinquantaine d'élus vont se transformer en SDF et dormiront dehors, dans le cadre d'une action de soutien et de sensibilisation

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« Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues » : En ce début d'année 2018, force est de constater que cette promesse, faite en juillet dernier par Emmanuel Macron, n'a pas pu être tenue — et loin s'en faut. Même si cet échec a été reconnu par le président français lui-même, et même s'il faut bien admettre que la proposition de départ était déjà très ambitieuse (ou irréaliste ?), les associations d'aide aux sans-abri, elles, n'ont pas manqué de rappeler le locataire de l'Élysée à sa parole.

Alors, pour montrer que leur engagement va au-delà des simples mots, une cinquantaine d'élus de tous bords politiques confondus ont décidé d'aller vraiment tâter le terrain. Ils se sont engagés à passer une nuit dehors, de mercredi à jeudi, en solidarité avec les sans-abri et par un froid de -2 à -10 °C. But de la manœuvre : dénoncer le sort quotidien des SDF, sensibiliser l'opinion publique, et marquer leur soutien avec celles et ceux qui doivent vivre dehors au quotidien.

Un SDF dormant sur un banc / Shutterstock

Républicains comme socialistes, insoumis comme écologistes, communistes comme centristes  : pour une fois, tous ces élus franciliens ont décidé d'oublier leurs divergences politiques et leurs vieilles querelles, pour soutenir une cause commune. Ce mercredi, à 21 heures, ils se donneront rendez-vous devant la gare d'Austerliz à Paris, et se réuniront pour sensibiliser les passants au sort des sans-abri, avant de dormir dehors. L'espace d'un soir, ils vivront ce que vivent toutes les nuits des milliers d'hommes et de femmes à travers la France.

Le défi est plutôt ardu, sachant que toute l'Europe traverse justement une importante vague de froid, et que les températures ressenties pourront chuter jusqu'à -10 °C cette nuit-là. Et pourtant, ils pourront se rassurer en se disant que le lendemain, ils regagneront le confort de leurs domiciles respectifs… contrairement à tous ceux qui n'ont pas la chance de disposer d'un toit.

L'initiative a été lancée par Mama Sy, adjointe (LR) à la jeunesse du maire d'Étampes (91). Comme le rapporte le Parisien, une cinquantaine d'élus de la région Île-de-France ont répondu présent à l'appel.

« En février, nous avons effectué des maraudes avec plusieurs jeunes d'Étampes, mais ce n'est plus supportable de savoir que des personnes vivent et dorment dehors, explique Mama Sy au quotidien régional. Nous voulons que cela cesse. Pour cela, nous demandons la réquisition des locaux vides. »

Pour elle, hors de question de jeter l'opprobre sur un responsable ou sur un groupe politique. Elle en appelle au contraire à l'union de toutes les formations politique pour mener front commun contre mal-logement. « Il ne s'agit pas de dire que c'est la faute d'un tel ou un tel. C'est un échec collectif et il faut qu'on se mobilise ensemble pour mettre fin à une situation inhumaine ».

Des mots et un engagement qui font chaud au cœur… et qu'on a grand hâte de voir se convertir en actions concrètes. En attendant, même s'il a reconnu n'avoir pas réussi à mettre un toit sur tous les sans-abri cette année, Emmanuel Macron a répété lors d'une conférence de presse que l'objectif « zéro SDF » restait dans son idée, même s'il préfère désormais ne pas se fixer de date.


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Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste