Souffrant d'une embolie pulmonaire, il se rend aux urgences mais la médecin le renvoie chez lui avec du... Doliprane

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Une médecin francilienne a été suspendue après avoir commis une faute qui aurait pu être fatale à l'un de ses patients.

Vincent Eckhard est un miraculé.

Cet homme de 54 ans a bien failli mourir à l'automne dernier suite à une erreur de diagnostic lors d'un passage aux urgences. Alors qu'il souffrait d'une embolie pulmonaire bilatérale, le quinquagénaire avait en effet été renvoyé chez lui avec pour seule prescription, du Doliprane, rapportent nos confrères du Parisien.

La médecin qui l'avait pris en charge a depuis été écartée par sa direction.

Image d'illustration. Crédit photo : iStock

Il est hospitalisé pendant plusieurs semaines après une erreur de diagnostic aux urgences

Les faits se sont déroulés à Pontoise (Val-d'Oise) le 29 septembre 2023. Ce jour-là vers 22h30, Vincent - qui a déjà souffert de phlébite par le passé - se présente aux urgences de l'hôpital René-Dubos car il ne peut quasiment plus se déplacer.

« J’avais les jambes gonflées, les mollets très durs. Je ne pouvais ni marcher, ni même m’appuyer sur mes jambes », confie ainsi l'intéressé dans les colonnes du Parisien. Après presque 7 heures d'attente, il est enfin pris en charge le matin suivant, mais fait un inquiétant malaise dans l'après-midi.

« Vers 15h30, 16 heures le lendemain, je fais un malaise. Je m’évanouis. Je n’arrivais plus à prendre d’air. Ma gorge se serrait. Je sentais que cela se fermait. Je me souviens qu’on me tape le visage. J’entends que j’ai 8 de tension. Ils m’ont déchiré le t-shirt, fait une injection. Quelqu’un me dit : "Vous nous avez fait peur" », raconte Vincent.

Image d'illustration. Crédit photo : iStock

Or malgré cette alerte, la médecin en charge de son dossier ne décèle rien de grave et lui diagnostique une sciatique, avant de le renvoyer chez lui en lui prescrivant du Doliprane. À peine rassuré, Vincent regagne tout de même son domicile mais en se réveillant le lendemain matin, il découvre avec stupeur que ses jambes sont devenues...bleues. Ni une, ni deux, il se rend alors aux urgences mais cette fois dans la ville d'Argenteuil, où on lui diagnostique une embolie pulmonaire bilatérale. Les médecins lui annoncent par ailleurs que son état préoccupant nécessite une hospitalisation d'urgence.

Vincent sera finalement hospitalisé trois semaines en pneumologie avant de connaître un mois de rééducation. Il a depuis porté plainte pour « exposition à risque de mort ou de mutilation par violation délibérée à une obligation de prudence ». La démarche a entraîné la suspension de la praticienne fautive, le 19 janvier dernier. Selon les informations du Parisien, cette dernière serait une interne d'origine étrangère, non inscrite à l'ordre des médecins. Son diplôme était en cours de validation au moment des faits. 

« C’était la troisième fois qu’il y avait des problèmes avec elle », précise par ailleurs Vincent qui devrait bientôt être indemnisé par l'hôpital.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.