Le loup semble bien faire son retour en Bretagne après un siècle d'absence

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Selon l’Observatoire du loup, l’animal semble faire son retour en Bretagne alors qu’il avait disparu de la région depuis un siècle.

Pressenti depuis quelques années, le retour des loups dans la région bretonne ne fait aujourd’hui plus de doutes : « Un photographe animalier a surpris un loup le 8 septembre dernier au nord du lac, des chasseurs costarmoricains ont retrouvé des carcasses et des hurlement ont été entendus en juillet » décrit Jean-Luc Valérie, naturaliste au sein de l’Observatoire du loup.

Contacté par Ouest-France, le photographe raconte ce qu’il n’a pu immortaliser à cause de l’effet surprise : « J’ai pu l’observer pendant une bonne minute trente. J’étais en bivouac dans le bois Corel. Je suis tombé nez à nez avec lui en sortant de ma tente à 7h du matin. Il était une quarantaine de mètres de moi, il avait une queue courte, le dos sombre, une taille de 60 cm, probablement une femelle ».

Cette description confirme alors les estimations des scientifiques animaliers, surtout après avoir retrouvé des excréments de loups dans le même secteur. L’objectif reste désormais à les localiser précisément mais on estime la présence du loup sur une zone de 40 000 hectares au sud-ouest du lac de Guerlédan, entre Mur-de-Bretagne, Pontivy, Rostrenen et Le Faouet.

Le loup semble bien faire son retour en Bretagne après un siècle d’absence. Crédit photo : Shutterstock / Ramon Carretero

Ce week-end, l’Observatoire du loup avait prévu une campagne de hurlements mais le vent a mis ce plan entre parenthèses. Pour Jean-Luc Valérie, « ils sont au moins deux, un mâle et une femelle, probablement de la même filiation ».

Forcément, le retour du canidé sauvage, une espèce protégée, est susceptible de poser des problèmes, surtout pour les éleveurs et leurs élevages. Ainsi, l’Observatoire a déjà alerté les autorités locales : « Le loup est une espèce protégée, mais partout où il se disperse, il provoque la pagaille » même si « en cinquante ans, nous n’avons aucun cas d’attaque d’homme recensé dans toute l’Europe ».

Si l’homme n’est pas en danger, ce sont bien les bêtes domestiquées qui peuvent clairement subir la présence du loup. En 2017, près de 12 000 brebis ont été tuées par les loups, qui sont recensés au nombre de 360 en France. La dernière fois que des loups ont été observés en Bretagne était dans les années 1920.

En attendant, l’Observatoire demande aux chasseurs, éleveurs et simples promeneurs de rapporter tout observation ou présomption de présence du loup : « C’est important d’anticiper son installation pour éviter les querelles entre les éleveurs, chasseurs et protecteurs de la nature, ainsi que le braconnage » explique-t-il. Vous pourrez les contacter à l’adresse suivante: [email protected]

Source : Ouest-France

Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef