74 ans plus tard, deux amis signent leurs retrouvailles insolites dans une maison de retraite, par le plus grand des hasards

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Certains mettront ces retrouvailles sur le dos du hasard, d’autres sur celui du destin. Quoi qu’il en soit, l’histoire qui suit prête complètement à sourire. Deux amis qui se sont perdus de vue en juin 1944, pendant la Seconde Guerre Mondiale, à l’époque où ils fréquentaient encore la même école située à Saint-Brieuc, se sont retrouvés cette année, soit 74 ans plus tard, dans leur maison de retraite commune de Plérin, dans les Côtes-d’Armor.

Ouest France

Est-il jamais trop tard pour retrouver ses amis ? En écoutant l’histoire des retrouvailles de Pierre Le Calvez et de Joseph Porrot, tous deux âgés de 95 ans, on ne peut s’empêcher de se dire que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

Remontons dans le temps. Nous sommes en juin 1944, précisément le 6, le jour du débarquement de Normandie. Pierre et Joseph sont amis depuis trois ans ; les deux jeunes hommes se sont rencontrés à l’école normale des garçons de Saint-Brieuc, en Bretagne. Tous deux aspirent à devenir instituteurs. Alors qu’ils se trouvent en stage à Rennes, en formation professionnelle à l’école d’agriculture, le directeur de l’établissement leur signifie de rentrer respectivement chez eux. La guerre, sa violence et sa fureur incarnées par les bombardements et les affrontements à venir risquent en effet de compromettre sérieusement la suite de leur apprentissage.

Les compères s’exécutent. L’un retourne à Pontivy à pied, l’autre repart à Paimpol à vélo. Et la vie suit son cours. Les deux deviennent professeurs dans deux collèges différents, chacun de son côté. Ils ne se recroiseront que subrepticement une vingtaine d’années plus tard, au détour d’une rue, Joseph apercevant Pierre et son épouse durant sa promenade à vélo. Un regard silencieux de reconnaissance mutuelle plus tard, ils se sépareront à nouveau pour un peu plus de soixante ans.

Les deux amis de jeunesse se sont en effet retrouvés en mars 2018 aux Ajoncs d’Or, maison de retraite de Plérin, non loin de Saint-Brieuc où se trouvait leur école, point de départ de leur amitié. Déjà installé dans l’EHPAD depuis un moment, Pierre Le Calvez reconnaît instantanément entre les murs de l’établissement le dernier arrivant en date… Son ami, Joseph Porrot, qui affirme :

« Je t’ai reconnu mais, quand même, on n’a plus tout à fait la même tête. Il y a des années qui pèsent sur notre dos, on est plus calmes qu’à cette époque-là ».

Désormais réunis, les comparses séparés au cours de leur jeunesse peuvent à présent profiter du reste de leur vieillesse ensemble, en toute quiétude.

Source : Ouest France

Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste