L’histoire de deux fumeurs de chichon, âgés de tout juste vingt ans, qui ont décroché un contrat de 300 millions de dollars avec l’armée américaine pour livrer des armes en Afghanistan, en profitant d’une annonce postée en ligne par le Pentagone : voilà la folle épopée que se propose de raconter Todd Phillips (Very Bad Trip, Starsky et Hutch) dans le film War Dogs, dont la sortie est prévue pour le 14 septembre !
Une histoire complètement barrée, qui est encore plus dingue quand on sait… qu’il s’agit d’une histoire très proche de la réalité !
David Packouz et Efraim Diveroli étaient deux glandeurs âgés d’une vingtaine d’années, qui ont réussi l’exploit de se faire passer pour les plus gros trafiquants d’armes du monde, tout en tapant des douilles au fond de leur salon enfumé de Miami.

Efraim Diveroli après son arrestation (gauche) et l'acteur Jonah Hill dans son rôle (droite)
David, c'était cet adolescent qui fumait un peu trop de pétards, grattouillant sur sa guitare tout en rêvant de devenir un jour une légende du rock. Lorsque ses parents ont commencé à être préoccupés par sa consommation élevée de marijuana, ils l'ont envoyé dans une école spécialisée pour gérer les jeunes ayant des problèmes avec la drogue. Mais cette école uniquement peuplée d'élèves amateurs de défonce s'avéra finalement être le meilleur endroit du monde pour se percher sous l'emprise de toutes sortes de substances, et il aura ainsi l'opportunité de tester de nouveaux produits comme le LSD. De retour à Miami, il glandera pendant deux semestres à la fac qu'il ne fréquentera pas beaucoup, puis, n'ayant plus d'argent, il s'inscrira dans une école de massage parce que "faire des massages, c'est plus sympa que de faire des hamburgers, pour gagner de l'argent." Bref, un mec un peu paumé qui ne savait pas trop quoi faire de sa vie.
Efraim, quant à lui, était le pitre de la classe : un gamin obèse, avec une grande gueule, et pas vraiment le sens des conséquences. Lui, pour le coup et contrairement à son acolyte, savait très bien ce qu'il voulait faire plus tard : devenir un marchand d'armes. Viré très tôt de l'école, dès l'âge de 16 ans, il voyage à travers les États-Unis pour vendre des armes, accompagnant son père qui était lui-même négociant en armes et en matériel de défense à destination des forces de l'ordre. En tant qu'apprenti marchand d'armes, il se débrouille plutôt bien, et apprend vite. Il aime les flingues avec passion, et surtout, il aime l'industrie de la vente d'armes, pour ses intrigues et son côté totalement immoral, impitoyable.
Finalement, Efraim réussit à convaincre son pote de se lancer dans une aventure pleine de promesses avec lui : créer leur propre business, vendre des flingues, et devenir riches. Ils ne savaient pas encore jusqu'où tout cela allait les mener...
Au départ, le plan des deux jeunes désœuvrés était pourtant simple. Ils voulaient gagner de l'argent, beaucoup d'argent, et qui donc dépensait plus d'argent par an aux États-Unis que l'armée américaine elle-même ? Pour devenir millionnaires, il leur suffisait d'avoir un seul client, si ce client était prêt à payer beaucoup. Voilà un business-plan d'une simplicité désarmante, qui fonctionna néanmoins à merveille : En cassant totalement les prix du marché, les deux loustics parviennent à gagner appel d'offres sur appel d'offres...

David Packouz (gauche) et Efraim Diveroli (droite)
Ils ont commencé par faire des recherches sur Google pour savoir où trouver des flingues et des grenades, avant de les livrer à l’armée. En se faisant passer pour une véritable compagnie, alors qu’ils n’étaient que deux, ils ont réussi à enchaîner les contrats avec l’administration de Bush jusqu’à gagner un appel d’offres juteux de 300 millions de dollars… auxquels ils ont répondu à une simple annonce publiée sur le site web du Pentagone, à la vue du grand public ! En l’acceptant, ils ont fini par se retrouver à devoir jouer un rôle majeur dans la « Guerre contre le Terrorisme » et à livrer des armes aux soldats Afghans.
Cela les a conduits à devoir lier des relations douteuses, et négocier avec certaines des personnes les plus louches, les plus obscures de la planète : criminels de guerre, mercenaires, tueurs à gages, diplomates corrompus et autres petits malfrats. Tout un réseau de marché noir développé à la fin de la guerre froide, impliquant l'armée elle-même, dans lequel nos deux compères ont dû se tailler une place. Pourtant, ils n'avaient aucune notion de géopolitique, ne savaient même pas les enjeux, les tenants et les aboutissants des guerres dans lesquelles ils étaient pourtant impliqués. Efraim Diveroli avouera plus tard qu'ils ne savaient même pas ce qu'il se passait concrètement dans les pays dans lesquels ils dealaient des armes, et qu'ils s'en fichaient de toute façon royalement : tout ce qu'ils voulaient, c'était toucher leur part du butin !
Ils passaient leurs journées complètement défoncés, tout en travaillant sur leurs ordinateurs, avec l’une des plus puissantes armées au monde. Bien entendu, avec l’argent rapidement accumulé, ils ne se sont pas privés pour passer des soirées complètement perchés sous cocaïne, et se payer les services de prostituées.
Bien leur a pris d’en profiter tant qu’il était encore temps, car la situation a rapidement tourné au vinaigre pour eux : lorsque le pot aux roses a été découvert, les trafiquants d’armes amateurs se sont vite retrouvés dans le pétrin, et ont été rattrapés par la justice.
Mais comment une telle énormité a-t-elle pu avoir lieu, sans que personne ne s’en rende compte ? "L'administration Bush tâchait de favoriser les petites entreprises et il n'y avait pas d'entreprise plus petite que celle de nos deux potes, qui glandaient dans un studio de Miami Beach, munis d'un bong, d'un ordinateur et d'un téléphone portable", explique l'écrivain-journaliste Guy Lawson, qui a révélé pour la première fois ce scandale dans un article paru dans le magazine Rolling Stone. C’est en tombant sur l’article que le producteur Mark Gordon a immédiatement eu envie d’en faire un film !
Voici la bande-annonce du film, qui sortira le 14 septembre au cinéma :