Des archéologues mettent au jour « une découverte exceptionnelle » qu'ils pensent être le tombeau de Romulus, fondateur mythologique de Rome

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On prend la direction de Rome où une découverte sensationnelle pourrait bien relancer le débat quant à l'existence ou non d'un des personnages légendaires de la ville.

« Une découverte exceptionnelle » ! Tels sont les mots utilisés par les archéologues ayant exhumé, non loin de l’ancien forum romain, un tombeau qui pourrait, selon leurs dires, être celui de Romulus, le fondateur légendaire de Rome.

Son supposé tombeau a été mis au jour sur un site archéologique bien connu des romanistes, et notamment de l’italien Giacomo Boni qui avait déjà, au XIXe siècle, émis l’hypothèse de la présence, sur place, d’un monument érigé en l’honneur d’un personnage illustre ou héroïque pour les Romains.

C’est sur la base de ses travaux que de nouvelles fouilles ont été effectuées récemment à l’ancien emplacement du Curia-Comitium – lieu où se déroulaient jadis les réunions publiques de plein air, dans la Rome antique - à l’initiative du Parc archéologique du Colisée.

Des fouilles qui ont confirmé l’intuition de Boni puisqu’« un sarcophage de tuf d’environ 1,40 mètre de long, associé à un élément circulaire, probablement un autel » ont été découverts, ou plutôt redécouverts car l’archéologue italien, mort en 1925, connaissait l’existence de cette sépulture.

Ces deux monuments remontent au VIe siècle avant Jésus-Christ, selon la Parc archéologique du Colisée, qui doit officiellement présenter la découverte ce vendredi à l’occasion d’une conférence de presse.

Personnage mythologique qui, selon la tradition, aurait fondé la Ville éternelle le 21 avril de l’an 753 avant notre ère, Romulus reste une figure légendaire, dont l’existence historique n’a jamais été prouvée.

D’après la mythologie romaine, Romulus et son frère jumeau Rémus sont le fruit des amours de leur mère Rhéa Silvia et du dieu de la guerre Mars.

Prêtresse vestale ayant fait vœu de chasteté, Rhéa Silvia se voit confisquer ses enfants par son père Numitor, roi d’Albe-le-Longue, qui abandonne les deux nouveau-nés dans un panier, jeté sur le Tibre.

Échoués sous un figuier à l’entrée de la grotte du Lupercal, les deux nourrissons seront recueillis par une louve qui va les allaiter et les couver. Une autre version prétend qu’ils ont été recueillis par le berger Faustulus, lequel les aurait confiés à sa femme Laurentia, prostituée de son état, surnommée… Lupa, la « louve » en latin. Un mot utilisé pour désigner une fille de mauvaise vie.

Crédit photo : Oleg Senkov / Shutterstock

Une fois arrivés à l’âge adulte, les deux frères décident de fonder une cité à l’endroit exact où ils ont été recueillis et élevés.

Mais une querelle fratricide, portant notamment sur le nom de la future ville, va bientôt éclater et débouchera sur la mort de Rémus, tué par son frère.

Ce mythe fondateur de la ville de Rome, popularisé par les auteurs antiques Tite-Live (-59-17), Ovide (-43-17), ou encore Plutarque (46-125) a toujours divisé les historiens, mais il est communément admis qu’il s’agit d’une légende et non d’un fait avéré.

Ainsi, selon le romaniste Alexandre Grandazzi, Romulus et Rémus « n’ont jamais existé », mais les récentes découvertes archéologiques, dont ce sarcophage, nous permettent de « conclure à l’historicité d’un moment "romuléen" ». En résumé, il est indéniable qu'il y a eu, à l'époque supposée de leur existence, la fondation charnière d'une ville qui allait être la capitale d'un des plus grands empires que le monde ait connu.

Fascinant !

Source : AFP
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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.