Catastrophe : en Afrique du Sud, la vente de cornes de rhinocéros n'est désormais... plus illégale

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Le commerce des cornes de rhinocéros qui sévit depuis trop longtemps dans les pays africains et asiatiques menace considérablement l’avenir de ces mammifères herbivores. Chaque jour, près de quatre rhinocéros sont tués pour leur corne en Afrique du Sud, et les chiffres n’arrêtent pas d’augmenter.


Malgré les nombreux efforts de sensibilisation opérés par les associations de défense des droits des animaux, les cornes de rhinocéros sont plus que jamais appréciées en Asie et en Afrique pour leurs vertus thérapeutiques – pourtant infondées.

La plus haute juridiction du gouvernement sud-africain, dont le pays est spécialement affecté par le braconnage de ces mammifères, n’a pourtant pas tenté de prendre des mesures en faveur de l’espèce menacée.

En effet, celle-ci a définitivement confirmé la levée du moratoire sur le commerce intérieur de la corne de rhinocéros, malgré les demandes d’appel du gouvernement. Ainsi, les éleveurs de rhinocéros pourront continuer de vendre les cornes de leurs animaux à l’intérieur du pays ; néanmoins, l’exportation demeure toujours interdite.

Ce sujet inquiète considérablement les associations, d’autant plus qu’il resterait à ce jour, selon des comptages opérés en 2015, moins de 30 000 rhinocéros dans le monde de cinq espèces différentes (le rhinocéros blanc, noir, indien, de Sumatra et de Java). Un chiffre pour le moins inquiétant : le braconnage serait le quatrième marché illégal du monde après les stupéfiants, les contrefaçons et le trafic humain.

Très appréciée en Chine et au Vietnam, la corne de rhinocéros serait particulièrement sollicitée dans le cadre de la médecine traditionnelle : selon des croyances – qui n’ont reçu aucune validation scientifique au demeurant - elle soignerait notamment les maladies cardio-vasculaires et les cancers. Ces croyances favorisent également une explosion de la demande de poudre de corne, qui se vendrait à 60 000 dollars le kilo, alors qu’elle ne serait composée que d’une protéine présente dans les ongles des animaux et des humains, d’acides aminés, de minéraux, de phosphore et de calcium : plus cher que de l’or, en somme.

En Europe, la question inquiète aussi. Après le braconnage d’un rhinocéros au zoo de Thoiry le 7 mars dernier – sa corne avait alors été sciée, puis volée – certains zoos songent sérieusement à décorner leurs animaux afin de dissuader les braconniers de passer à l'acte, à l’instar du parc de Pairi Daiza, en Belgique, dont les rhinocéros n’ont déjà plus de cornes.


Au sujet de l'auteur : Olivia Kulej

Journaliste