Une plainte pourrait être déposée contre un gynécologue qui a refusé de s’occuper d’une personne transsexuelle.
Un gynécologue se retrouve aujourd’hui dans la tourmente !
Implanté à Pau (Pyrénées-Atlantiques), ce spécialiste pourrait en effet être poursuivi par la justice après avoir tenu des propos jugés transphobes sur internet.
Une plainte déposée contre un gynécologue ayant tenu des propos transphobes ?
L’affaire commence il y a quelques jours lorsque Victor Acharian, gynécologue obstétricien palois, reçoit dans son cabinet un couple, composé d’un homme et d’une femme trans.
Cette dernière demande au médecin de pratiquer sur elle un examen gynécologique, mais ce dernier refuse, s’estimant incompétent pour accéder à sa requête.
Furieux de la tournure prise par la consultation, le couple claque alors la porte du gynécologue et s’empresse de publier un avis très négatif sur le médecin, en ligne.
« C’était le premier rdv de ma compagne trans, il (le gynécologue) a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jeté froidement. Je déconseille, plus jamais », peut-on lire ainsi sur le commentaire laissé par le compagnon de la patiente.
En découvrant cet avis sur Google, Victor Acharian décide donc d’y répondre.
« Monsieur, je suis gynécologue, et je m’occupe des vraies femmes. Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes. Ma table gynécologique n’est pas adaptée pour examiner les hommes. Vous avez des services spécialisés et très compétents pour s’occuper des hommes comme vous. Je vous remercie d’avoir informé les personnes trans de ne jamais venir me consulter », rétorque-t-il ainsi dans un commentaire cinglant.
« Je m’occupe des vraies femmes ».
— SOS homophobie (@SOShomophobie) September 8, 2023
Nous dénonçons les propos #transphobes et discriminatoires du gynécologue Victor Acharian à Pau. La #transphobie est une réalité aux conséquences graves, notamment dans l’accès à la santé. Elle touche l’ensemble du territoire. @BCouillard33 pic.twitter.com/PVmTog6V2e
Ses mots ont très vite été dénoncés sur les réseaux sociaux et de nombreux internautes ont accusé le praticien de transphobie.
Fustigeant des propos « transphobes et discriminatoires », l’association SOS Homophobie a ainsi publié sur X (anciennement Twitter) une capture d’écran du commentaire en rappelant que la transphobie demeurait « une réalité aux conséquences graves, notamment dans l’accès à la santé ».
« Ce qualificatif de 'vraies femmes', c’est exactement le type de propos auquel sont confrontées les femmes trans dans notre pays », a ainsi réagi Joël Deumier, coprésident de l’association, interrogé par nos confrères du Parisien.
Joint par BFM TV, le docteur Victor Acharian a reconnu avoir tenu des propos maladroits, mais il dément toutes les accusations portées à son encontre.
« C'est un malentendu. J'en profite pour présenter mes excuses à la communauté qui s'est sentie blessée par mes propos que je n'aurais probablement pas dû tenir. J'ai eu une réaction excessive », a ainsi expliqué le gynécologue au micro de la chaîne d’information, affirmant au passage que la patiente avait « eu une réaction agressive » et qu'elle avait « insulté sa secrétaire » en la traitant de « transphobe devant la salle d'attente pleine ».
« Je n'ai aucune compétence, je ne suis ni transphobe et encore moins homophobe », a par ailleurs martelé le médecin qui se dit aujourd’hui « effondré » à l'idée d'une plainte déposée contre lui.
Invitée ce mardi 12 septembre sur le plateau de TPMP, la femme transsexuelle a, de son côté, livré une nouvelle fois sa version des faits en dénonçant le comportement du docteur Acharian. La séquence a donné lieu à un petit clash avec le chroniqueur Antoine Genton, qui lui a notamment reproché son « agressivité insupportable »
"C'est vous qui êtes agressive, pas lui !"
— TPMP (@TPMP) September 12, 2023
Un gynécologue refuse de recevoir une femme car elle est transgenre ! Guillaume Genton s'emporte ! #TPMP pic.twitter.com/324wedyvt1
Vous l’aurez compris, cette affaire n’a pas fini de faire parler…