Une illustratrice dénonce la pratique du « point du mari », que subissent certaines femmes après l'accouchement

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À travers un dessin accompagné d'un témoignage poignant, une illustratrice dénonce la pratique dite du « point du mari », une « mutilation » médicale que subissent certaines femmes lors d'un accouchement.

Dans le sillage du mouvement #MeToo, la libération de la parole des femmes a permis de lever le voile sur les nombreux abus que subissent ces dernières.

Des comportements et des actes répréhensibles qui se déclinent sous plusieurs formes.

Illustration avec le hashtag #PayeTonUtérus qui, depuis 2014, recense les témoignages de plusieurs femmes victimes de brutalité obstétricales et gynécologiques.

C’est notamment le cas d’Alison Dos Santos, plus connue sous le nom de « La Grande Lizon », le pseudonyme que cette dessinatrice de talent utilise sur Instagram, où elle a pris l’habitude de poster à ses 70 000 followers des dessins illustrant son quotidien de maman.

Une illustratrice dénonce le « point du mari », cette pratique subie par certaines femmes après une épisiotomie 

Le 22 novembre dernier, Alison a ainsi publié sur le réseau social un dessin dans lequel elle dénonce le « point du mari », une pratique médicale clandestine que subissent certaines femmes après l’accouchement.

Celle-ci consiste à recoudre une épisiotomie (l’incise que l’ont fait lorsque la tête du nouveau-né risque de déchirer le périnée de sa mère) par un ou deux points de suture supplémentaires, qui seraient susceptibles d’accroître le plaisir de l’homme lors des rapports sexuels. Une affirmation infondée selon les spécialistes.

Ce sujet tabou, que de jeunes mamans abordent depuis plusieurs années maintenant sur des forums spécialisés, avait fait l’objet en 2014 d’un article publié par la militante féministe Isabelle Alonso sur son blog.

À l’époque, les mots de l’ancienne chroniqueuse de Laurent Ruquier avaient suscité bon nombre de réactions. Certains dénonçaient une « mutilation » quand d’autres, plus sceptiques, émettaient de sérieux doutes.

Crédit photo : Gorodenkoff / Shutterstock

Mais le fait est que cette pratique existe bel et bien et Alison Dos Santos ne le sait que trop bien.

« Lors de mon premier accouchement j’ai eu les forceps et une épisiotomie, il a fallu me recoudre, le gynécologue me fait des points. La péridurale ne faisait plus trop effet et je sentais le fil passer… horrible et douloureux », confie-t-elle dans son post.

« Le gynécologue râle car je bougeais, j’avais beau lui dire que je sentais tout et que ça me faisait mal, ça ne l’intéressait pas. Mais il a été ‘bienveillant’ pour mon mari et a sorti cette phrase dont je me souviendrai toute ma vie : je le revois encore entre mes jambes et dire ‘on va faire ça bien pour monsieur’ », poursuit-elle.

Sur le moment, Alison ne comprend pas puis, finalement oublie avec le temps et passe à autre chose. Ce n’est que « des années plus tard » qu’elle saisit enfin ce que le médecin a voulu dire.

« C’est (…) lors d’une émission que je découvre le terme ‘le point du mari’, je suis sidérée par cette pratique et j’ai enfin compris pourquoi ce connard a dit cette phrase écœurante, il m’a charcutée et il a profité de ma vulnérabilité du moment », raconte-t-elle ainsi.

« Les pièces du puzzle se sont rassemblées et j’ai eu beaucoup de colère, c’est une mutilation tout simplement », indique-t-elle à nos confrères du Huffington Post.

Considérant avoir été mutilée, Alison Dos Santos veut alerter sur les dangers de la pratique et encourage les femmes à la dénoncer.

« Mon accouchement date de presque 10 ans, j’espère que ce genre de ‘pratique’ tend à disparaître. Dans tous les cas les filles si, vous avez dû subir des points lors de votre accouchement et que c’est douloureux, ce n’est pas normal, il faut le signaler à sa sage-femme ou gynécologue ! », peut-on lire ainsi en conclusion de son post Instagram.

Le message est passé !


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.