Les pays d'Afrique de l'Ouest décident de limiter à trois le nombre d'enfants par femme

Limiter le nombre d’enfants par femme à trois est le nouveau défi que se sont lancé quinze pays d’Afrique de l’Ouest ! Les parlementaires de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de la Mauritanie et du Tchad veulent faire baisser de moitié le taux de fécondité qui atteint aujourd'hui 5,6 enfants par femme à 3 d’ici 2030.

Alors que la polémique sur les propos d’Emmanuel Macron du 8 juillet lors du G20 est toujours d’actualité: « Quand des pays ont encore aujourd'hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien », les parlementaires ont décidé que des mesures devraient être mises en place pour faire diminuer le taux de fécondité.

Le président du parlement burkinabé, Salifou Diallo rapporte que : « Les parlementaires de la Cédéao, de la Mauritanie et du Tchad ont convenu que, d’ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme (…) ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique ».

Crédit photo : Des enfants kenyans non identifiés de la tribu Masai habillés avec des vêtements simples et sales le 24 août 2011 à Masai Mara, Kenya / Shutterstock

En raison de fort taux de fécondité général avec 5,6 enfants par femme, l’espace de la Cédéao comptera près d’un milliard d’habitants selon les Nations Unies, et la moitié d’entre eux seront des jeunes. Garder un fort taux de fécondité peut avoir de fortes conséquences au niveau économique, mais surtout engendrer une situation démographique non maîtrisée : « Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique qui est de l’ordre de 5 à 6 % avec un taux de fécondité située à 6 ou 7 %, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation. Il est urgent de contenir la poussée démographique dans l’espace Cédéao pour promouvoir un réel développement viable et durable ».

Crédit photo : Portrait d'un enfant Maasai non identifié le 10 novembre 2012 à Maasai Mara, au Kenya / Shutterstock

Maintenant que l’objectif a été déterminé, les parlementaires devront, une fois de retour dans leurs États, adopter des mesures adaptées à chaque pays et ainsi : « faciliter un déclin rapide, volontaire, de la fécondité grâce à l’accès universel à la planification familiale, l’augmentation du niveau d’éducation des femmes et le renforcement des efforts pour améliorer la survie de l’enfant ».

Crédit photo : Une jeune mère Himba avec son jeune enfant qui rit / Shutterstock

Le président du parlement du Bénin, Adrien Houngbédji, que ce sont aux pays de se stabiliser : « c’est à (nous) qu’il appartient de définir l’équilibre optimal qu’il est indispensable de trouver entre la régulation des naissances et l’amélioration de la qualité de vie de la population active ». Marcel de Souza, qui est le président de la commission, suggère que la stabilisation du taux de fécondité et du taux de croissance économique permettraient d’éviter que la jeunesse s'en aille vers d'autres pays : « La jeunesse représente les deux tiers de la population. Cette jeunesse, lorsqu’elle ne trouve pas de solutions, devient une bombe : elle traverse le désert ou la Méditerranée, meurt par milliers pour l’immigration clandestine ».

Source : AFP
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