Les pays pro-chasse bloquent la création d'un sanctuaire destiné à protéger les baleines

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La création d'une zone protégée dans l'Atlantique sud pour les baleines a été rejetée par plusieurs pays pro-chasse à l'issue d'un vote de la Commission baleinière internationale au Brésil. Un échec pour les représentants de cette proposition, qui était sur la table depuis près de 20 ans.

Crédits : Pixnio

Une immense déception pour les défenseurs des baleines. Les pays pro-chasse se sont opposés à la création d'un sanctuaire dans l'Atlantique sud destiné à protéger ces cétacés menacés d'extinction des menaces humaines.

La décision est tombée à l'issue d'un vote de la Commission baleinière internationale (CBI), réunie au Brésil jusqu'à vendredi, marquant un peu plus les divergences d'opinions entre les pays membres de cet organisme.

Cette proposition, en discussion depuis une vingtaine d'années, était présentée par le Brésil, l'Argentine, le Gabon, l'Afrique du Sud et l'Uruguay, soit des pays dépendant du tourisme d'observation des baleines. Pour être adoptée, elle devait obtenir 75 % des voix de ce comité comptant 89 États.

Mais les nations partisanes de la pêche ont une nouvelle fois fait barrage. Le texte a ainsi reçu le soutien de 39 adhérents, tandis que 25 autres ont voté contre, dont le Japon, la Russie ou la Norvège, et plusieurs se sont abstenus. Six des pays membres n'ont par ailleurs pas envoyé de délégation au Brésil et sept autres nations, n'ayant pas payé leur cotisation, n'ont pas été autorisées à exprimer leur voix.

La déception des défenseurs de l'environnement

Ce projet consistait à créer un sanctuaire de 20 millions de kilomètres carrés dans l'Atlantique sud, qui abrite une cinquantaine d'espèces de cétacés. Des zones marines protégées de ce type existent déjà. Deux des plus importantes se trouvent, pour l'une dans l'océan Indien, et l'autre, dans l'océan Antarctique.

Le ministre brésilien de l'Environnement Edson Duarte, dont le pays propose la formation de ce territoire inviolable à chaque réunion de la CBI depuis 2001, n'a pas caché sa déception mais s'est aussi dit prêt à défendre encore son idée.

« En tant que ministre de l'Environnement d'un pays dont les forêts renferment 20 % de la biodiversité mondiale, nous nous sentons particulièrement responsables de la gestion de notre richesse, pour le bien de la planète, et cela vaut pour les cétacés aussi », a-t-il déclaré devant les délégations.

Les ONG de défense de l'environnement ont également regretté ce résultat. Pour Patrick Ramage, chargé des cétacés au Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw), « un sanctuaire dans la région aurait fourni une protection conséquente à toute une série d'espèces de dauphins et de baleines », rapporte l'AFP.

Le Japon, un adversaire de taille

Le Japon est particulièrement dans le viseur des défenseurs de l'environnement. Le pays est accusé de massacrer chaque année des centaines de cétacés, et ce malgré l'interdiction de chasser la baleine depuis plus de 30 ans. Les Japonais continuent de massacrer ces animaux marins dans un soi-disant cadre de recherche, la pêche à but scientifique étant quant à elle autorisée.

Les membres de la CBI ont en effet le droit, selon l'article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (CIRCB), d'émettre des permis spéciaux de chasse scientifique. Cette pratique servirait à analyser le contenu stomacal des baleines en étudiant leur composition et leur consommation. En réalité, les chasseurs revendent la viande de baleine qui est ensuite consommée.

333 baleines de Minke ont ainsi été tuées lors d'une récente chasse « à visée scientifique » menée par des navires nippons dans l'Océan Antarctique. Parmi elles, 122 étaient des femelles en gestation.

La réunion de la Commission devrait d'ailleurs faire l'objet d'une requête de la part du Japon : celle de pouvoir reprendre la pêche à la baleine à visée commerciale en mettant fin au moratoire de la CBI, signé en 1986. Si tel était le cas, les conséquences pour les cétacés et la faune marine en général pourraient être désastreuses…

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Au sujet de l'auteur : Justine B.

Journaliste