Choquant et dégueulasse : parce que son fils voulait une poupée pour Noël, il reçoit un flot écoeurant d'insultes homophobes

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En 2016, l’homophobie reste une forme de haine encore bien virulente. Ce père de famille, qui partageait une anecdote concernant son fils de 4 ans qui souhaitait une poupée pour Noël, en a fait l’amère expérience.


L’homophobie existe encore en 2016, bien malheureusement. Et ça peut même toucher les petits enfants qui n’ont aucune conscience de ça. Guillaume C., père de famille, a partagé une anecdote sur Twitter, qui a engendré une vague de haine homophobe concernant son fils de 4 ans.

 


Sur le blog « Medium », Guillaume C. a voulu partager le récit de cette déferlante homophobe et son sentiment par rapport à ça : « N’étant pas homosexuel, je n’ai jamais subi l’homophobie. Mais là, je l’ai vue de mes propres yeux, toutes les minutes ou presque, s’égrainer toute la journée sur mon écran. J’ai aussi vu à quel point c’était communautaire et ça m’inquiète beaucoup ».

 


C’était bien la première fois qu’il faisait face à l’homophobie. Mais le pire c’est que ça concernait son fils de 4 ans seulement parce qu’il voulait une poupée. Guillaume C. a donc souhaité expliquer en détail comment son fils n’osait pas faire cette demande car, naturellement, « les poupées c’est pour les filles » comme lui aurait dit une fille de son école.

 


« Quand nous avons eu notre fils, on ne s’est pas posé la question de qui devait s’occuper de quoi. On lui a tous les deux changé les couches, tous les deux donné à manger, tous les deux donné le bain, etc. À tour de rôle, quand l’un voulait, ou quand l’autre ne pouvait ou ne voulait pas. C’était juste naturel. Pour son éducation, on a appliqué le même principe, sans même se le dire. Il ferait ce qu’il aimerait faire, point. Et il aurait ce qui lui plairait comme jeux, sans préjugés. Il a donc eu des voitures, des camions, des épées, des ballons, des Spider-man… mais aussi une dinette, une poupée à qui donner le biberon, une poussette, un aspirateur… Jamais on ne lui a dit « c’est pour les filles » ou « c’est pour les garçons ». On part du principe que s’il veut un jouet c’est qu’il en a envie, donc inconsciemment qu’il en a besoin pour son équilibre et son développement. »

 


Pour la première fois, son fils dressait donc sa fameuse liste pour le père Noël en compagnie de son père : « Quand on est arrivé sur les pages en rose avec les poupées et autres jouets réputés « pour fille », il m’a demandé si c’était pour les filles puisque c’était en rose. Moi, j’ai répondu sans trop réfléchir « c’est plutôt pour les filles, mais tu peux très bien avoir ça si tu veux, c’est aussi pour les garçons ». Et il a tourné la page et on est passé à autre chose. »

 


D’emblée, Guillaume C. souligne déjà la séparation des genres présente dans les catalogues de jouets avec les couleurs bleu et rose. Une séparation qui semble vraiment interroger son fils : « Quelques jours plus tard, le soir après l’école, on était à table, et avec une petite voix, il nous demande « les poupées c’est pour les filles ? ». Là, j’ai compris qu’il voulait une poupée mais qu’il avait l’impression de ne pas avoir droit, à cause de son sexe. Donc avec ma femme, on lui a dit que non, c’était pour tout le monde, et que s’il en voulait, il suffisait de demander au père Noël. « Laquelle tu voudrais ? ». Sur son visage, sourire de soulagement, yeux pétillants, et il commence à parler de la poupée Reine des Neiges, ou de la Barbie Arc-en-ciel. Il avait gardé ça en lui. »

 


Suite à son tweet, Guillaume C. reçoit beaucoup de messages de personnes bienveillantes et compréhensives. Puis, au fur et à mesure, le message se répand et une vague d’insultes homophobes arrive de plein fouet au visage de Guillaume C.

 


« Je n’y prête strictement aucune importance, ça ne m’atteint pas, et je ne souhaite même pas qu’on les censure. Pour moi, c’est important que les cons puissent s’exprimer, sinon on ne saurait pas que la connerie existe, ou pas à ce point, et on ne saurait pas quoi leur répondre. Donc, qu’ils s’expriment, qu’ils insultent. Tant mieux. Ça les rend visibles. »

 


Les remarques homophobes, que vous pouvez voir tout au long de l’article, témoignent d’elles-mêmes de la bêtise humaine et de l’intolérance. Ça se passe de commentaires…
Twitter / @gchampeau

Incroyable qu’en 2016 on en soit encore là.

Source : medium.com

Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef