En Sibérie, les ossements d'une jeune fille issue de deux espèces humaines différentes ont été découverts

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En Sibérie, des chercheurs ont trouvé un fragment d’os d’une enfant issue de deux espèces de la lignée humaine. La jeune fille serait la descendante d’une Néandertalienne et d’un Dénisovien.

« C’est la première fois qu’on trouve un descendant direct de ces deux groupes » a affirmé Viviane Slon de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig en Allemagne, à l’AFP. Elle est la coauteur de l’étude publiée dans la revue Nature.

L’homme de Néandertal a disparu il y a environ 40 000 ans dans des circonstances toujours inconnues de nos jours. Quant aux Dénisoviens, la lignée s’est éteinte mais les chercheurs ne savent pas à quelle époque.

Des traces d’ADN ont été retrouvées chez les Homo sapiens (l'Homme moderne)  : jusqu’à 5 % de Denisoviens pour les aborigènes d’Australie ou chez les Papous de Nouvelle-Guinée. Le Néandertal a, quant à lui, laissé environ 2 % d’ADN surtout chez les peuples vivant en Europe. 

Crédits : AFP 

Une grotte sibérienne

Le fragment d’ossement, mesurant seulement 1,5 cm, est si petit que dans un premier temps, les chercheurs n’arrivaient pas à faire la distinction entre homme et animal. Découvert lors de fouilles en 2012 dans une grotte des montagnes de l’Altaï en Sibérie, près de la frontière actuelle entre la Russie et la Mongolie, l’os appartenait à une jeune fille de moins de 13 ans vivant il y a 50 000 ans.

Crédits :Max Planck Institute /AFP / Ian Cartwright

La grotte de Denisova n’est pas un lieu inconnu des archéologues. L’antre est célèbre depuis plusieurs années après la découverte des premiers fossiles des hommes de Denisova.

En analysant le génome de « Denny » (nom de la fillette), les chercheurs ont pu apercevoir les chromosomes que la jeune fille a hérité de son père et de sa mère. « J’ai d’abord pensé qu’il y avait eu une erreur en laboratoire » explique à l’AFP Svante Pääbo un des chercheurs à l’Institut Max Planck.

Sans préjugés

« Néandertaliens et Dénisoviens n’ont peut-être pas eu beaucoup d’occasions de se rencontrer. Mais quand cela arrivait, ils ne semblaient pas avoir de préjugés les uns envers les autres » poursuit le chercheur.

En migrant du continent africain, les hommes de Néandertal se sont dispersés en Europe et dans l’Ouest alors que les Dénisoviens se sont dirigés vers l’Asie de l’Est.

Svante Pääbo, l’homme à l’origine de l’identification, pense qu'« ils devaient s’accoupler fréquemment, beaucoup plus que ce que nous pensions auparavant, sinon, nous n’aurions pas été aussi chanceux.»

Source : Nature

Au sujet de l'auteur : Aurélien R.

Journaliste