Pour la troisième fois depuis 117 ans, une femme remporte le prix Nobel de physique

Hier, le mardi 2 octobre, le prix Nobel de physique a récompensé le travail de recherches sur les lasers, de trois chercheurs  : Gérard Mourou, un Français, l’Américain Arthur Ashkin et la Canadienne Donna Strickland. Pour la troisième fois depuis 117 ans et la première depuis 55 ans, une femme a été récompensée par ce prix Nobel.

Les deux femmes avant elle sont Marie Curie, récompensée en 1903, et Maria Goeppert-Mayer, gratifiée du prix en 1963.

Donna Strickland est la troisième femme a recevoir le prix Nobel de physique. Crédits : Capture d'écran/Université de Waterloo

La chercheuse âgée de 59 ans a créé avec ses confrères une technique d’amplification des lasers surnommée « Chirped Pulse Amplification ». Derrière ce nom scientifique, cette technique est une véritable avancée. En effet, les chercheurs ont mis au point un procédé permettant de générer des impulsions ultra-courtes et de forte puissance pour aider à soigner les personnes atteintes de myopie et/ou de cataracte.

« Nous avons besoin de célébrer les physiciennes. Je suis honorée d’être l’une d’elle » a-t-elle déclaré à après l’annonce de son prix.

Sur le site du prix Nobel, la chercheuse a expliqué que lorsqu’elle a appris qu’elle avait gagné, elle s’est demandé si ce n’était pas une farce  : « C’était juste une chose amusante à faire et j’ai donc aimé passer de nombreuses heures ».

Ces deux dernières années, le prix Nobel a été très critiqué  : aucune femme n’a été récompensée pour un prix Nobel. En 117 ans d’existence, le prix a récompensé seulement 49 femmes contre plus de 830 hommes.

« Bien que les femmes soient généralement sous-représentées dans des domaines tels que la science et la technologie, les disparités physiques semble être particulièrement prononcées » a déclaré au Times, Rachel Ivie, directrice du Statistical Research Center de l’American Institute of Physics.

Elle explique que des problèmes institutionnels rendent plus difficile la progression des femmes dans leur carrière, notamment le congé maternité, qui peut, par exemple, sortir les femmes de leur lieu de travail pendant des mois, voire des années. Mais le Dr Ivie admet que des raisons culturelles sont aussi la source de cette sous-représentation dans le prix.

Avec son prix Nobel, Donna Strickland espère ouvrir un peu plus la voie vers de nouvelles lauréates en physique dans les prochaines années.

Source : prix Nobel
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