« Prière de ne pas toucher » : Cette interdiction est une des règles de base de la plupart des musées. Et pour cause, ces structures abritent des œuvres d’art ou des objets d’une valeur inestimable.
Mais qu’en est-il de la communauté des aveugles et des malvoyants qui n’ont, justement, que leur sens du toucher pour voir le monde et percevoir ce qui les entoure ?
De plus en plus de musées et autres espaces culturels proposent des parcours adaptés pour les publics handicapés, avec notamment des fiches descriptives tactiles et des espaces de médiation que l’on peut découvrir au toucher. À Paris, c’est le cas du Louvre, du nouveau Musée de l’Homme ou encore du musée du Quai Branly, pour ne citer qu’eux.
Une démarche qui mérite d’être saluée… Mais pour aller encore plus loin dans cette optique (si l’on ose dire), une initiative lancée sur la plate-forme de crowdfunding Indiegogo risque bien de transformer la vie de nombreuses personnes déficientes visuelles.
The Unseen Art Project propose de rendre l’art plus accessible et de faire découvrir les œuvres d’art à ceux qui ne peuvent pas les voir… En se servant des nouvelles technologies d’impression 3D.
Grâce à l’impression 3D, ce projet propose en effet à ceux qui le désirent de collaborer à la création de répliques tridimensionnelles de différents chefs-d’œuvre des arts graphiques, qui pourront être touchées à l’envi.
« Il y a d’innombrables personnes, dans le monde, qui ont entendu parler pendant toute leur vie de certaines œuvres d’art mythiques, mais qui n’ont jamais eu la possibilité de voir à quoi elles ressemblaient, » explique Marc Dillon, designer basé à Helsinki qui souhaite rendre « touchables » des œuvres telles que la Joconde.
Grâce à sa campagne récemment lancée, Marc Dillon espère lever assez d’argent pour créer une sorte de dépôt online, comme une grande base de données participative dans laquelle des artistes du monde entier pourront contribuer à créer des ébauches numériques 3D de ces œuvres, qui seront mises à disposition de tous.
Les œuvres ainsi reproduites pourront être mises à disposition via des expositions, mais aussi dans des centres spécialisés, des musées, ou même venir orner les murs chez des amateurs d’art malvoyants !
Cette idée d’une plate-forme collaborative, reposant entièrement sur la libre contribution (un principe de fonctionnement emprunté aux logiciels libres et aux sites collaboratifs tels que Wikipédia) promet un bel avenir.
Avec le prix des impressions 3D qui subit une baisse conséquente et qui rend cette technologie de plus en plus accessible d’année en année, le projet de Dillon a le potentiel de « toucher » un grand nombre de personnes qui sont intéressées par l’art mais qui n’ont jusqu’à présent pas eu la chance et la possibilité d’en profiter.
Pour aider, n’hésitez pas à faire un don sur la plate-forme de financement… Vous pouvez aussi contribuer en partageant cet article, afin d’aider à faire connaître ce formidable projet. Cela en vaut vraiment la peine.