Les autres enfants avaient peur de son fils. Alors elle leur a écrit cette lettre ouverte. Très beau.

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Voici une lettre très émouvante, d’une grande justesse. Elle a été écrite par la maman d’un petit garçon de 3 ans, prénommé Jameson.

 

Jameson est atteint d’une maladie très rare, la craniosynostose, qui touche environ un enfant sur 100 000. Son crâne s’est soudé trop rapidement, ce qui a pour effet de compresser son cerveau, en l’empêchant de bien se développer. À cause de cette maladie, il souffre d’un certain retard mental et son visage est déformé.

 

Comme il est différent des autres enfants de son âge, il est régulièrement moqué par les autres enfants. Certains le trouvent rigolo, d’autres en ont peur…

 

La maman de Jameson ne leur en veut pas vraiment, en fait c’est plutôt à leurs parents qu’elle a souhaité adresser cette lettre.

 
   

@Facebook / Jameson's Journey



Voici la lettre en question, traduite en Français (H/T Positivr)

 

“Ces derniers temps, nous avons fait quelques rencontres qui m’ont donné envie d’écrire cette lettre. J’espère que chacun prendra le temps de la lire et de la partager. Ce message ne concerne pas que Jameson, mais tous les enfants dont on se moque et que l’on exclut en raison de leurs différences ; je suis certaine que leurs parents partageront les mêmes sentiments que moi.

 

J’aimerais commencer en disant que je n’éprouve aucune rancune envers ces enfants ou leurs parents. Je sais que ça peut être extrêmement délicat quand c’est votre enfant qui se moque d’un autre, ou qui est méchant avec lui sans s’en rendre compte.

 

Mais j’espère que, la prochaine fois que ça arrivera, ces parents sauront comment réagir.

 

Car même si je ne m’en offusque pas, ce serait mentir que de dire que cela ne me fait pas mal. Parce que oui, ça fait mal. Ça fait mal de voir qu’on se moque de mon petit, sachant que c’est ce qu’il vivra presque tous les jours de sa vie…

 

@Facebook / Jameson's Journey

Vous vous demandez peut-être ce qui a bien pu se passer pour que je dise ça soudainement, maintenant. Il ne s’est rien passé de nouveau. Rien qui ne soit déjà arrivé, et rien qui ne se reproduira plus jamais, malheureusement. Mais, pour des raisons que j’ignore, c’est arrivé trop souvent ces dernières semaines.

 

Lors d’une journée porte ouverte à l’école, toutes les classes de primaire étaient rassemblées dans la cafétéria pour l’accueil des élèves et le discours de bienvenue. Alors même que nous entrions dans la salle bondée, nous avons aussitôt été accueillis par un petit garçon qui a pointé son doigt sur Jameson, a attiré l’attention de sa mère, et a dit qu’il avait l’air bizarre.

 

Nous n’y avons pas prêté attention et nous avons continué à traverser la cafétéria, à la recherche d’un endroit où nous asseoir.

 

Peu après avoir trouvé une place, deux petites filles et leur mère se sont assises en face de nous. L’une d’elle nous a regardés, s’est tournée vers sa mère et lui a dit « il fait peur ! » en montrant Jameson. Sa mère lui a répondu que ce n’était pas gentil de dire ça, puis s’est retournée.

 

Le week-end dernier, alors que j’étais au supermarché avec mes deux garçons, une mère et son fils remontaient l’allée dans notre direction. J’ai vu le petit garçon lever les yeux. Je lui ai fait un sourire. Il a commencé à rire et a dit à sa mère : « regarde, maman, ce bébé a l’air drôle ! » en riant. J’ai regardé la mère. Elle a pris un air gêné, et elle n’a même pas pu balbutier un seul mot.

 

En tant que parent, je me suis retrouvée dans des situations où mes enfants ont dit ou fait quelque chose d’inapproprié, alors je sais tout l’embarras qu’on peut ressentir.

 

@Facebook / Jameson's Journey

On ne peut pas blâmer ces enfants. Après tout, dès leur naissance, nous leur avons appris à faire des différences. On empile des cubes rouges, on en glisse un vert au milieu, et puis on leur dit de chercher le vert, celui qui n’est pas pareil. On leur demande de trier les formes et de trouver celles qui passent dans le bon trou. Un rond ne passera jamais à travers un carré. Le rond n’est pas bon.

 

Voir les différences, ce n’est pas le problème. C’est comme ça que nous nous singularisons les uns des autres. Nous apprenons ce qui est, en apprenant ce qui n’est pas.

 

Mais là, ce sont des objets. On peut trier des objets et choisir le bon, celui qui rentre dans le trou. On ne peut pas faire ça avec des gens. Pas avec des enfants.

 

En tant que mère d’un enfant qui a l’air différent, j’en appelle à vous :

 

Si votre enfant dit d’un autre qu’il a l’air rigolo ou qu’il fait peur, ne vous contentez pas de répondre que « ce n’est pas gentil de dire ça ».

 

Vous avez raison, c’est vrai, ce n’est pas très gentil… mais si vous dites seulement ça et que vous continuez votre chemin, vous isolez plus encore mon petit.

 

La prochaine fois, écoutez mon message et dites plutôt : « Je suis sûr(e) que c’est un petit garçon très gentil, allons faire sa connaissance ».

 

Je vous en prie, venez vous présenter, demandez comment il s’appelle. Je vous assure, nous ne mordons pas ! Mon petit est comme le vôtre. Il peut être doux, adorable, il peut aussi faire des colères et me casser les oreilles. Et je vous le garantis, je suis comme vous. J’apprends le dur métier de parent au fur et à mesure…

 

Si votre enfant est curieux et ne dit rien de méchant, mais qu’il voit quand même que Jameson a l’air différent, alors s’il-vous-plaît, venez faire notre connaissance. Demandez comment nous nous appelons ! Faites entrer mon petit dans votre univers. Je vous en fais la promesse, il ne fait pas peur, c’est juste un petit garçon.

 

@Facebook / Jameson's Journey

À tous les parents et à tous les enfants qui le font déjà, et à tous ceux qui se sont fait un devoir d’éclairer la journée de Jameson quand nos chemins se sont croisés : merci.

 

Du fond du cœur, merci. Je peux vous dire sans mentir que je me souviens parfaitement bien de chaque occasion où un étranger a fait un effort conscient pour apprendre à connaître Jameson et l’inclure dans son univers. Et je suis sûr que lui aussi, il s’en souvient.

 

Je suis toujours stupéfaite quand mon fils de 6 ans se rappelle de quelque chose qu’il a vécu quand il en avait 3, alors je suis certaine que Jameson se souvient lui aussi.

 

Je vous le demande vraiment, où voyez-vous de la méchanceté dans cette petite bouille couverte de miettes de gâteau ?”

Source : Positivr

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste