1 800 postes de fonctionnaires de l'Éducation nationale vont être supprimés en 2019

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« Seuls le second degré et les services administratifs » seront touchés. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, a annoncé dans une interview au Figaro publiée ce dimanche, que 1 800 postes de fonctionnaires seront supprimés l’année prochaine. Un total qui équivaut à « 0,2 % des emplois du ministère ».

Jean-Michel Blanquer lors d'un entretien enseignants- entreprises en 2017. Crédits : Jérémy Barande

« Le volume d’enseignement sera évidemment maintenu à travers le recours aux heures supplémentaires », annonce le ministre. « En cas de nécessité locale, une seconde heure pourra être imposée par le chef d’établissement comme c’était le cas avant les années 2000 ».

Cette mesure est dans la lignée des promesses d’Emmanuel Macron qui, pendant sa campagne, avait assuré la réduction de 120 000 postes dans l’ensemble des trois versants de la fonction publique. De plus, fin août dernier, le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé la couleur en affirmant la suppression d’environ 4 500 postes dans la fonction publique en 2019, puis 10 000 pour l’année 2020.

Un budget augmenté

Pourtant, l’État devrait augmenter le budget de l’éducation nationale de près de 850 millions d’euros, ce qui est « l’une des plus importantes augmentations au sein de l’État » affirme Jean-Michel Blanquer.

Ces nouveaux fonds seront alloués au « rééquilibrage en faveur des écoles primaire en investissant dans la mesure de dédoublement des classes de CP et de CE1 ». 300 000 élèves sont concernés.

Malgré cette augmentation de 1,7 % du budget, le syndicat des enseignants du second degré n’est pas aussi serein que Jean-Michel Blanquer. « L’éducation nationale devait jusqu’ici rester une priorité et on voit bien que ça ne l’est plus » s'inquiète Frédérique Rolet du syndicat d’enseignants du second degré Snes-FSU, au micro de France Info. « On va avoir moins de profs et plus d’élèves » déplore-t-elle.

« Prétendre qu’on peut augmenter le pouvoir d’achat des enseignants en ayant recours aux heures supplémentaires, et pas en augmentant les salaires pour tous, est un leurre politique, regrette-t-elle. Beaucoup de collègues font déjà deux heures supplémentaires ; on ne peut pas compter ajuster le fonctionnement des établissements en misant uniquement sur cette carte-là ».

Alors que le ministre essaye de faire avaler la couleuvre aux fonctionnaires de l’Éducation nationale, de nombreux jeunes bacheliers restent toujours sans affections avec l’échec de la réforme Parcousup de cet été. Jean-Michel Blanquer joue en terrain hostile et cette nouvelle annonce devrait transformer le sol en un terrain glissant.

Source : Figaro

Au sujet de l'auteur : Aurélien R.

Journaliste