Une gigantesque marée noire « de la taille de Paris » en mer de Chine orientale suite au naufrage d'un pétrolier iranien

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Après une collision avec un cargo chinois le 6 janvier dernier, provoquant la mort de 32 personnes, le pétrolier iranien transportant 136 000 tonnes d'hydrocarbures a finalement fait naufrage, après avoir brûlé durant plusieurs jours.

Une catastrophe environnementale sans précédent. Quatre nappes d'hydrocarbures mesurant au total près de 101 km² selon l'Administration nationale des océans. D'un point de vue de superficie, cela représente l'équivalent de la ville globale de Paris, a précisé l'Agence France-Presse. Il pourrait s'agir de l'une des plus importantes catastrophes de l'histoire pétrolière.

Les autorités chinoises et japonaises ont annoncé qu'il n'existait quasiment plus d'espoir de retrouver d'éventuels survivants. Au large de Shanghai, après être entré en collision avec un navire de charge, le pétrolier iranien a pris feu, pendant une semaine, ce qui jusque-là, ne constituait pas une menace aussi importante que l'hypothèse d'un pétrolier faisant naufrage.

Mais c'était avant qu'il ne dérive et qu'il ne finisse par couler, déversant ainsi 136 000 tonnes de condensats dans l'eau, ce qui constitue « le plus gros rejet de condensats dans la nature de toute l'histoire du pétrole » selon Richard Steiner, spécialiste des marées noires.

La faune et la flore de mer de Chine menacée

L'épave gisant à 115 mètres de profondeur, il y aura d'importants impacts sur la vie animale en mer : « l’explosion mais surtout le naufrage du pétrolier Sanchi auront des conséquences néfastes pour l’écosystème marin. Le Sanchi transportait une sorte d’huile très particulière, du condensat composé d’éléments toxiques. Et le pire, c'est qu’il s’agit d’une quantité énorme », a indiqué Ma Jun, directeur de l’Institut pour les affaires publiques et environnementales.

« Le lieu de l’accident est sensible, dans la zone de pêche naturelle de Zhoushan, la plus grande (de Chine). Maintenant, les nappes de pétrole sont en train de dériver vers le nord en raison des vents et des courants marins, mais là aussi les eaux sont riches en organismes aquatiques », a rajouté Ma Jun.

Les conséquences seront telles que la vie animale mourra ou contractera des maladies graves : « cétacés, poissons, oiseaux et plancton qui entrent en contact avec cette pollution peuvent soit mourir à brève échéance soit contracter des maladies, des infirmités ou encore devenir stériles », précisait Richard Steiner.

Mais, malgré tout, et même si cette catastrophe est certainement la plus grave connue depuis celle de 1991 au large de l'Angola, Pékin espère rassurer sur les conséquences écologiques de ce naufrage, notamment parce que la marée noire serait éloignée des côtes.

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste