Des rats qui pilotent des engins motorisés ! Non, ce n’est pas un épisode inédit des « Fous du volant », mais bien une expérience réelle et très sérieuse menée en laboratoire.
Des chercheurs de l’Université de Richmond en Virginie (États-Unis) ont réussi à apprendre à des rats comment conduire une mini-voiture électrique, en leur donnant des céréales en échange.
Selon les scientifiques, les résultats de cette expérimentation démontrent que la conduite de ces véhicules réduit le niveau de stress chez le rongeur.
Pas moins de dix-sept rats ont ainsi été entraînés pendant des mois à conduire au milieu d’une cage de plexiglas, mesurant 150 centimètres de long sur 60 de large.
Ces véhicules se présentent sous la forme d’une petite cabine munie d’une sorte d’habitacle en cylindre, dans lequel se glisse l’animal qui peut se diriger à l’aide de trois fils métalliques correspondant à chacune des directions (gauche, devant, droite).
L’équipe de recherche, dont les conclusions ont été publiées dans le journal Brain Research, s’est réjouie de la faculté d’adaptation de l’animal et de sa capacité à apprendre à conduire. Lorsque de la nourriture était déposée à un endroit bien précis, l'animal s'y rendait en effet sans la moindre assistance en conduisant sa mini-voiture, comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessus.
Les scientifiques ont également pu constater que les rats ayant grandi dans un espace plus grand et naturel - un « environnement enrichi » - étaient meilleurs conducteurs que leurs congénères élevés en cage.
D’autre part, en récupérant et analysant les excréments des rongeurs conducteurs, les chercheurs ont décelé un niveau inhabituellement haut d’hormone déhydroépiandrostérone, un androgène naturellement sécrété par l’organisme et capable de lutter contre le stress.
Un paramètre qui pourrait s'expliquer par le fait que les rats ont éprouvé une certaine satisfaction en apprenant et expérimentant quelque chose de nouveau.
Des résultats qui pourraient à l’avenir ouvrir la voie à de nouveaux traitements psychiatriques pour les humains.
« Il n’y a pas de guérison pour la schizophrénie ou la dépression. Nous sommes en retard, il faut qu’on prenne en compte des modèles animaux différents, des tâches différentes et admettre que le comportement peut changer notre état neurochimique », a ainsi expliqué Kelly Lambert, co-auteur de l’étude pour justifier le bien-fondé de ces recherches.
Des résultats encourageants certes mais à quel prix ! Car si ces images pas banales ont de quoi faire sourire au premier abord, il faut garder à l’esprit que ces rats restent des cobayes au service de la science…