Une étude alarmante conclut que la sixième extinction de masse des animaux s’accélère ! Publiée dans la revue scientifique : Proceedings of the National Academy of Sciences, l’étude a été menée par des chercheurs américains et mexicains, elle rapporte que le nombre d’animaux et leur étendue reculent de manière dangereuse.
Ce n’est pas la première fois que l’on entend parler de la sixième extinction de masse. En 2015, deux des principaux auteurs de la recherche, Gerardo Ceballos et Paul Ehrlich, avaient déjà publié une étude montrant que les disparitions des espèces se multipliaient.
Crédit photo : Un lion seul regardant fièrement au loin, sur une petite colline/ Shutterstock
En examinant la base de données de l’Union internationale pour la conservation de la nature, ils ont pu étudier les évolutions des populations de 27 600 espèces de mammifères, oiseaux et reptiles répartis sur les cinq continents. Et leur constat est sans appel : « La réelle ampleur de l’extinction de masse qui touche la faune a été sous-estimée : elle est catastrophique ». Sur les 177 espèces étudiées avec le plus d’attention, 40% d’entre elles ont perdu, en l’espace d’un siècle, 80% de leur aire de répartition.
Crédit photo : Une rivière dans la profonde jungle tropicale en Asie du Sud-Est / Shutterstock
En effet, certaines espèces de mammifères sont aujourd’hui en voie de disparition alors qu’il y a encore deux décennies, rien n'était à déclarer. Selon leurs données, l’étendue et la population des espèces étudiées déclinent de 32 %. Les populations d’orangs-outans de Bornéo ont diminué de 25 % en l’espace de 10 ans, l’année dernière on recensait près de 7 000 guépards et 35 000 lions africains ! En France, le chardonneret a, en 10 ans, connu une baisse de 40 %...
Crédit photo : Trois guépards dans la savane au Kenya, Afrique / Shutterstock
Ceballos nous avertit : « Qu’autant d’espèces communes voient leurs effectifs diminuer est un signe fort de la gravité de l’épisode d’extinction biologique actuel ». Fait encore plus choquant, parmi les espèces en déclin, 30% sont considérées comme étant communes, et ne sont pas classées « en danger » mais en tant que « faible préoccupation ». Malgré tout, l’un des points négatifs de cette étude concerne le fait que seuls les vertébrés terrestres ont été étudiés, et pas les poissons ou les invertébrés alors qu'eux aussi subissent de forts reculs en termes de population.
Crédit photo : Une femelle orang-outang avec son petit sur l'herbe/ Shutterstock
Les zones les plus touchées par cette « défaunation » sont situées dans les régions tropicales (Amazonie, Asie du Sud-Est) ou dans les zones tempérées qui sont les plus riches en termes de faune. Les scientifiques ont estimé à 50 % le nombre d’animaux ayant disparu lors des quarante dernières années, et nous en sommes les principaux responsables, puisque cette baisse est due à la déforestation, l’agriculture ou encore la surexploitation des espèces !
Crédit photo : La déforestation, la forêt tropicale détruite pour replanter des palmiers à l'huile / Shutterstock
Le temps pour agir est très limité et se compte en seulement deux ou trois décennies... Si rien n’est fait pour enrayer ce problème, les conséquences poseraient alors d’énormes problèmes pour l'humanité : « L’érosion des espèces entraîne de graves conséquences en cascades sur l’ensemble des écosystèmes, ainsi que des impacts économiques et sociaux pour l’humain. Nous ne disposons que d’une petite fenêtre pour agir, deux ou trois décennies au maximum ».