Destinés à la destruction suite à la réforme scolaire, des milliers de manuels vont être envoyés en Afrique pour avoir une seconde vie

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Que faire d’un objet devenu obsolète ? Il existe de multiples manières de leur donner une seconde vie. La fédération des parents d’élèves de Longueau, dans la Somme, a décidé d’envoyer des milliers de manuels scolaires à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Devenus obsolètes suite à la nouvelle réforme du lycée, cette démarche leur évitera d’être détruits.

Voilà une belle initiative de la part de la PEEP (Fédération des Parents d’Élèves de l’Enseignement Public). Près de 15 000 livres de classe de seconde et de première sont triés par les bénévoles et vont être envoyés pour ne pas se retrouver à la déchetterie. Les manuels vont donc se retrouver à 9 000 km de Longueau, dans les écoles de Kinshasa.

Les manuels d’histoire, de mathématiques, de sciences… jugés comme périmés après la nouvelle réforme pèsent environ deux tonnes. Ce serait un véritable gâchis de les jeter quand on sait que certains sont pratiquement neufs.

Crédit photo : franceinfo

« Au moment où on parle d'écologie, où ça devient une urgence presque vitale pour nos enfants, nos petits-enfants et même pour nous, il faut faire attention à toutes ces dépenses-là, qui sont pour le coup inutiles. », détaille Christelle Houzé, parent d’élèves, à franceinfo.

« Certes, les programmes changent, mais il y a quand même des articles qui sont encore valables, donc peut-être qu'il aurait fallu penser à une autre façon de faire, apporter un complément via d'autres supports. », ajoute-t-elle.

Crédit photo : Zoom sur des mains d'étudiants avec des livres, en train d'écrire / Shutterstock

Avant de les envoyer, il faut encore que les bénévoles trient les milliers de manuels. Thierry Birrer, bénévole à l’Unesco, collecte depuis des années des gommes, stylos pour les écoles dans le besoin.

C’est la première fois qu’il reçoit autant de livres d’un coup : « On vérifie page par page pour que le livre soit parfait, ce qui va prendre des heures et des heures à des dizaines de gens qui vont travailler derrière ».

Crédit photo : L'intérieur d'une classe vide / Shutterstock

Avant d’atteindre Kinshasa, il faut encore traverser la savane : « C'est 15 kilomètres à pied, il n'y a pas de route, pas d'eau, pas d'électricité. Il y a des endroits, il faut presque faire passer le bulldozer pour que le 4x4 qui porte les livres puisse passer, parce qu'il y a des centaines de kilos », souligne-t-il.

Il est accompagné par deux jeunes réfugiés dans sa démarche, qui l’aident à empiler les cartons et trier les milliers de manuels. « Moi, quand je vivais dans mon pays, j'habitais dans un village et quand vous êtes pauvre, vous ne pouvez pas aller en ville où se trouvent les écoles, c'est difficile », explique l’un des deux hommes, heureux d’aider les autres.

Source : franceinfo

Au sujet de l'auteur : Timothé Goyat

Journaliste