Kirk Douglas est décédé à l'âge de 103 ans

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Le mythique acteur américain Kirk Douglas, père de Michael Douglas, est décédé ce mercredi à l’âge impressionnant de 103 ans. L’acteur détenait le record de longévité pour une star masculine.

Kirk Douglas et sa femme Ann en 2003. Crédit : Everett Collection/ Shutterstock

L’interprète légendaire de Spartacus était l’une des dernières grandes stars d’Hollywood. Discret depuis des années au cinéma à cause de problèmes de santé, l’acteur n’en était pas moins investi en tant que producteur et réalisateur avant de se retirer pour se consacrer à son autre passion, l’écriture.

Personnalité investie en politique, la sensibilité de l’acteur - qui se considérait comme Démocrate - s’est fait ressentir dans la plupart de ses films. Fervent défenseur des droits civiques (notamment ceux des Amérindiens, une cause qui s’est traduite par son rôle de Jim Deakins dans le film La Captive aux yeux clairs d’Howard Hawks, sorti en 1952), il était aussi un écrivain reconnu ayant rédigé plusieurs ouvrages (il possédait même un blog mis à jour régulièrement en 2010) ainsi qu’une tribune à l’encontre du candidat républicain Donald Trump lors des élections présidentielles américaines de 2016, dénonçant le discours populiste de ce dernier.

Aujourd’hui, c’est le tout Hollywood qui pleure la mort de cette légende du cinéma.

Kirk Douglas et sa femme en 2017. Crédit : Kathy Hutchins/ Shutterstock

La naissance d’un acteur

Issu d’une famille nombreuse (il a six sœurs), le jeune Issur Danielovitch de son vrai nom, naquit en 1916 à Amsterdam dans l’état de New-York. Il attrape pour la première fois le virus de la comédie lorsqu’il récite un poème devant son école et reçoit une foule d’applaudissements. Cependant, le jeune homme est moqué par ses camarades en raison de ses origines sociales. Pour remédier à ces moqueries, le jeune Issur se dirigera vers la lutte qui l’aidera plus tard dans nombre de ses rôles physiques.

En 1939, il quitte sa ville natale pour aller étudier l’art dramatique et la comédie à New York, au théâtre Tamarak. Il fera plus tard son entrée à l’académie américaine d’art dramatique en suivant les cours du célèbre professeur Charles Jehlinger, figure importante de l’enseignement dramatique. Là-bas, il se liera d’amitié avec certains de ses camarades, notamment Lauren Bacall.

Un ami lui suggérera aussi de changer son prénom en Kirk et son nom de famille. Il deviendra ainsi Kirk Douglas. D’abord utilisé comme un nom de scène, le jeune Kirk adoptera officiellement son nouveau nom dans la vie de tous les jours, juste avant de s’engager dans l’armée.

Mis à part quelques rôles au théâtre, sa carrière ne décolle pas. C’est à son retour de la guerre qu’il rencontrera un succès fulgurant.

Premiers succès au cinéma

À son retour de la guerre en 1943 à cause d’une dysenterie, la carrière de Kirk Douglas prend enfin de l’élan. Appelé pour remplacer sur les planches l’acteur Richard Widmark (Kiss and Tell), il décrochera son premier rôle au cinéma dans Woman bites dog en 1946.

Il enchaînera ensuite les rôles aux côtés de Lauren Bacall, son amie des cours d’arts dramatiques, qui lui permettra d’avoir un rôle dans L’Empire du crime, ainsi qu’avec Barbara Stanwyck, Robert Mitchum (La Griffe du passé, 1947), ou encore Burt Lancaster (L’Homme aux abois, 1948).

La gloire internationale

Dans les années 1950, il accédera à la gloire internationale en tournant coup sur coup deux succès cinématographiques: La Femme aux chimères et Le Gouffre aux chimères (1950 et 1951).

À partir de cette décennie, Kirk Douglas enchaînera les succès et les collaborations avec les plus grands réalisateurs (Vincente Minnelli, Howard Hawks ou un tout jeune Stanley Kubrick) et actrices de leur temps (Rita Hayworth et Pier Angeli).

Délaissé pour Charlton Heston dans le film Ben-Hur, Douglas a l’idée d’adapter Spartacus au cinéma, un péplum dantesque dans lequel il retrouvera d’ailleurs Kubrick. Le film sera un immense succès mondial, le plaçant au sommet d’Hollywood.

L’acteur arrivera néanmoins à se diversifier, tournant en France dans Paris brûle-t-il ? de René Clément et apprendra aussi à parler la langue de Molière qu’il aura pratiquée jusqu’à la fin de sa vie.

Crédit : Bryna Productions, Inc., et Universal Pictures Company, Inc.

Le déclin et les récompenses

Dans les années 1970, Douglas ne rencontre plus de succès au cinéma, ce qui le pousse aussi à passer à la réalisation. Ses deux réalisations (Scalawag, 1973 et La Brigade du Texas, 1975) étant des échecs, l’acteur abandonne le métier de réalisateur.

Il sera plusieurs fois récompensé pour l’ensemble de sa carrière. Une reconnaissance et une admiration de la part de ses pairs tandis qu’il se retire peu à peu du cinéma, notamment à cause de nombreux problèmes de santé (un accident d’hélicoptère et une crise cardiaque l’éloignent encore plus des plateaux de cinéma).

Progressivement, Douglas se fait de plus en plus discret sauf lors de ses apparitions aux cérémonies et festivals qui lui rendent hommage pour l’ensemble de sa carrière, lui qui n’a jamais remporté d’oscar malgré ses trois nominations pour Le Champion (1949) Les Ensorcelés (1952) et La Vie passionnée de Vincent van Gogh (1956).

Il laisse derrière lui deux enfants, Michael et Peter Douglas, tous deux acteurs, sa femme et une carrière remplie de succès.

Kirk Douglas reçoit son étoile sur le Hollywood Walk of Fame entouré de sa famille. Crédit : Feature flash Photo Agency/ Shutterstock

Michael Douglas, son fils, lors de l'inauguration de son étoile sur le Hollywood Walk of Fame, en novembre 2018. Crédit : Featureflash Photo Agency/ Shutterstock


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.