La plus vieille épave du monde retrouvée intacte dans les profondeurs de la mer Noire

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Des scientifiques ont découvert la plus vieille épave « intacte » au monde dans les eaux de la mer Noire, au large de la Bulgarie. Le navire aurait près de 2 500 ans.

Les abysses recèlent bien des mystères et autres vestiges d’un temps révolu. L’immensité des fonds marins demeure ainsi une terra incognita qui, au gré des expéditions, dévoile chaque jour un peu plus d’innombrables trésors. Une équipe de scientifiques anglo-bulgare, baptisée Black Sea MAP (Maritime Archaeology Project ndlr), vient d’en faire la fantastique expérience en découvrant l’épave quasi-intacte d’un navire de commerce antique, dans la mer Noire.

Gisant par 2 000m de fond au large des côtes bulgares, ce bateau, identifié comme étant un vaisseau de commerçants grecs, naviguait vraisemblablement sur les eaux voilà 2 400 ans, avant de disparaitre dans les profondeurs. Oui, vous avez bien lu… 2 400 ans ! Ce qui en fait la plus vieille épave « intacte » jamais retrouvée dans le monde. Sondant cette mer depuis maintenant 3 ans, les chercheurs avaient déjà découvert dans cette zone des morceaux d’une soixantaine d’épaves datant respectivement de l’Antiquité, de l’époque romaine et du XVIIe siècle.

Des découvertes certes remarquables mais rien de comparable toutefois avec ce bateau qui se trouve dans un état de conservation exceptionnel, comme l’a précisé Helen Farr, l’une des archéologues participant au projet. Interrogée par nos confrères britanniques de la BBC, l’intéressée a ainsi expliqué que l’épave reposait « sur un côté » et qu’il y avait « encore le mât et le gouvernail», chose suffisamment rare pour être soulignée.

Grâce à la datation au carbone 14, les scientifiques ont pu déterminer qu’elle datait de 400 ans avant notre ère, précisant au passage qu’elle avait été retrouvée à une profondeur privée d’oxygène et donc propice à la conservation des matières organiques sur des milliers d’années. Ce qui explique son parfait état.

La découverte fera date et pourtant, elle a bien failli ne jamais voir le jour car elle n’est en réalité que le fruit d’un heureux hasard. En effet, cette expédition, financée conjointement par l’Université de Southampton, le Musée archéologique national du Royaume-Uni mais aussi l'Académie des sciences et le Centre d'archéologie sous-marine de Bulgarie, n’avait pour but initial que d’observer le niveau de la mer dans cette région, située aux confins de l’Europe.

Quelle ne fut donc pas la surprise des chercheurs lorsqu’ils ont trouvé la perle rare : « Je n'aurais jamais pensé qu'il serait possible de retrouver intact, et par deux kilomètres de profondeur, un navire datant de l’Antiquité », s’est ainsi enthousiasmé le professeur Jon Adams, qui dirige l’expédition. Et ce dernier d’ajouter que cette découverte allait « changer notre compréhension de la construction navale et de la navigation à l'époque antique ». Un outil inestimable pour la communauté scientifique.

Véritable témoignage de son époque, cette formidable trouvaille pourrait donc permettre aux archéologues de mieux appréhender certaines techniques utilisées durant l’Antiquité, période qui suscite autant de fantasmes que de mystères, à l’image des profondeurs marines d’où l'épave est réapparue.

Source : BBC

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.