Le célèbre compositeur de musique de films Ennio Morricone est décédé à l‘âge de 91 ans

Bouton whatsapp

Ennio Morricone s’est éteint à l’âge de 91 ans. Retour sur une carrière aussi longue que prolifique.

L’un des plus célèbres compositeurs de musique de films n’est plus !

Le chef d’orchestre italien Ennio Morricone a tiré sa révérence ce lundi à l’âge de 91 ans, alors qu’il était hospitalisé dans une clinique de Rome, suite à une chute ayant causé une fracture du fémur.

Crédit photo : Dziurek / Shutterstock

Celui dont la carrière aura été marquée par ses collaborations avec le réalisateur Sergio Leone, dans quelques-uns des plus célèbres westerns spaghetti (« Pour une poignée de dollars », « Et pour quelques dollars de plus », « Le bon, la brute et truand », « Il était une fois dans l’Ouest » etc…) a composé plus de 500 musiques de films et vendu plus de 70 millions de disques en un demi-siècle.

Déjà détenteur d’un Oscar d’honneur que l’académie lui avait décerné pour l’ensemble de son œuvre en 2007, il était devenu, à 87 ans, le plus vieil artiste oscarisé en 2016, en décrochant le prix de la meilleure musique de film pour « Les huit salopards » de Quentin Tarantino.

Tout au long de sa carrière, ce compositeur méticuleux et réputé stakhanoviste a collaboré avec les plus grands, tels que Pier Paolo Pasolini, Dario Argento, Henri Verneuil, Brian de Palma, Terrence Malick ou encore Bernardo Bertolucci.

Avec sa mort, c’est tout un pan de l’histoire du cinéma qui disparaît !

La musique comme vocation

Né à Rome le 10 novembre 1928, Ennio Morricone est bercé dès son plus jeune âge par la musique qui devient naturellement sa vocation.

Initié très tôt par un père musicien de jazz qui l’inscrit à la prestigieuse Académie Nationale de Sainte-Cécile, il obtient d’abord en 1946 un diplôme de trompettiste, puis poursuit sur sa lancée.

Tour à tour diplômé en composition, instrumentation et direction d’orchestre, il débute sa carrière en 1953 en composant son premier arrangement pour des émissions radiophoniques.

Multipliant à l’époque les collaborations avec la télévision et certains chanteurs, il se fait très vite repérer par des réalisateurs qui font appel à ses talents de compositeur.

En 1961, Luciano Salce lui donne ainsi sa chance pour le film « Mission ultra-secrète » - qui met à l’affiche Georges Wilson (père de Lambert) et Ugo Tognazzi - puis lui réitère sa confiance l’année suivante dans « Elle est terrible ».

C’est au cours de cette décennie 1960 que sa carrière va véritablement décoller et notamment en 1964, lorsque le réalisateur Sergio Leone lui confie la composition de la musique du film « Pour une poignée de dollars », avec Clint Eastwood. Le succès est alors immédiat !

Unanimement saluée par la critique, la bande originale lui permet ainsi d’accéder à la renommée internationale.

Devenu un compositeur réputé et reconnu par ses pairs, il remet le couvert avec Leone en 1965 et 1966 pour les deux autres films de la « Trilogie du dollars » (« Et pour quelques dollars de plus », puis « Le Bon, la Brute et le Truand »), qui seront des triomphes discographiques.

Crédit : yakub88 / Shutterstock

Ennio Morricone, un compositeur de légende

Avec « Il était une fois dans l’Ouest » en 1968, qui signe sa quatrième collaboration avec Sergio Leone, il accède définitivement au rang de légende de la musique en signant l’une des plus belles, si ce n’est la plus belle bande originale de l’histoire du cinéma.

Reconnaissable entre mille, le célèbre titre « L’homme à l’harmonica » marquera notamment plusieurs générations de fans.

Entre-temps, il travaille avec d’autres monstres sacrés de son époque, tels Bernardo Bertolucci en 1964 et 1968 (« Avant la révolution », puis « Partner »), Pier Paolo Pasolini en 1966 et 1968 (« Des oiseaux, petits et gros », puis « Théorème »), ou encore le réalisateur français Henri Verneuil en 1967 (« La bataille de San Sebastian »).

En 1969, il collabore de nouveau avec ce dernier pour le film à succès « Le clan des siciliens », qui met à l’affiche un trio d’acteurs XXL composé de Jean Gabin, Lino Ventura et Alain Delon. La bande originale deviendra, elle aussi, culte !

Durant les 15 années qui vont suivre, il va se diversifier tout en continuant à enchaîner les compositions à succès parmi lesquelles « Sacco et Vanzetti » de Giuliano Montaldo en 1971, « Mon nom est personne » de Sergio Leone en 1973, « 1900 » de Bernardo Bertolucci en 1976, « Les moissons du ciel » de Terrence Malick en 1978 (qui lui vaudra sa première nomination aux Oscars), « Le professionnel » de Georges Lautner en 1981, ou encore « Il était une fois en Amérique » de Sergio Leone en 1984.

En 1986, il est nommé une deuxième fois aux Oscars pour la composition de la musique du film « The Mission », avec Robert de Niro et Jeremy Irons.

Il le sera de nouveau en 1987 pour « Les incorruptibles » de Brian de Palma, avec ce même Robert de Niro et Kevin Costner, puis en 1991 avec « Bugsy » de Barry Levinson et encore en 2000 avec « Maléna » de Giuseppe Tornatore.

Crédit photo : Tinseltown / Shutterstock

Curieusement, il devra attendre 2016 pour enfin décrocher la prestigieuse statuette, à l’âge de 87 ans, pour le film « Les huit salopards » de Quentin Tarantino, devenant par la même occasion le plus vieux récipiendaire d’un Oscar.

L’académie lui avait toutefois décerné un Oscar d’honneur en 2007.

Musicien et compositeur de légende, récompensé à de multiples reprises, Ennio Morricone fascinait par sa musique à la fois lyrique et moderne. Son style inimitable en aura inspiré plus d’un.

Marié depuis 1956 avec Maria Travia, il était père de trois enfants, dont l’aîné Andrea a suivi les traces de son père en embrassant une carrière de compositeur.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.