Dès le 1er janvier 2024, les buralistes pourront vendre des munitions de chasse

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À compter du 1er janvier 2024, les buralistes seront autorisés à vendre des munitions de chasse, à condition de suivre une formation.

Depuis de longues années, les gérants de bureaux de tabac s’évertuent à diversifier leurs activités entre relais-colis, conciergerie, gestion de colis postaux et vente de journaux. À partir de l’année prochaine, ils pourront se positionner pour vendre un autre type de produits : des munitions de chasse.

En effet, les buralistes ont travaillé d’arrache-pied pour profiter de l’allègement des certifications nécessaires à l’exercice d’activités périphériques au métier d’armurier pour vendre des cartouches. Après les cartouches de cigarettes, ce sont donc des cartouches de fusil qui vont se retrouver dans leurs vitrines.

Les buralistes qui le souhaitent devront donc obtenir une certification “vente exclusive de munitions” puis un agrément pour la vente de munitions auprès du préfet ainsi qu’une autorisation de commerce, également délivrée par le préfet après avis du maire de la commune.

Crédit photo : iStock

Cette certification remplace le diplôme d’État d’armurier ou le certificat de qualification professionnelle d’armurier. Elle sera délivrée seulement après la réussite d’un examen faisant suite à une formation adaptée et ciblée de deux jours. La certification concerne seulement la vente de munitions des catégories C (pour la chasse principalement) et D (munitions variées dont l'acquisition est libre aux majeurs).

“Il y a des endroits où les gens doivent faire 150 kilomètres pour chercher une boîte de cartouches”

Si les buralistes se réjouissent de cette nouvelle opportunité de développement de leurs activités, les armuriers craignent une nouvelle concurrence. Cependant, Yves Gollety, président de la chambre syndicale nationale des armuriers, tend à rassurer sa profession : “Les bureaux de tabacs seront plus chers que les armuriers (...) Si les armuriers se débrouillent bien et alimentent les bureaux de tabac, c’est un business pour eux aussi”.

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Cette ouverture du commerce de munitions de chasse répond évidemment à une demande de la clientèle. En effet, les chasseurs ont constaté un recul du nombre d’armureries en France, les obligeant à faire davantage de route pour s’approvisionner : “Il y a des endroits où les gens doivent faire 150 kilomètres pour chercher une boîte de cartouches, ça ce n’est plus possible”, affirme Willy Schraen, président de la fédération des chasseurs.

Avec ses quelque 23 300 points de vente à travers la France, le réseau de buralistes est donc bien plus étendu et se présente comme le “premier réseau de commerces de proximité”. Leur arrivée dans ce commerce permettra aussi de limiter les déplacements importants de la clientèle mais aussi les stockages importants chez les particuliers.

Face à cette nouvelle clientèle, les buralistes devront s’assurer que le client est bien titulaire d’un titre d’acquisition valide, comme un permis de chasse ou une licence de tir.


Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef