À Tel-Aviv, des milliers de manifestants réclament la démission de Nétanyahou

La lenteur des procédures qui menacent le premier ministre israélien accroît la colère des citoyens. La semaine dernière, ils étaient près de 30 000 à se rassembler dans les rues de Tel-Aviv pour scander leur indignation contre les faits de corruptions qui sont reprochés à Benjamin Nétanyahou. Samedi 9 décembre, l’opposition israélienne a réitéré sa mobilisation en défilant à nouveau dans la rue lors d’une « marche de la honte ».

Presque un an s’est écoulé depuis les accusations de corruptions à l’encontre de Benjamin Nétanyahou. En effet, deux affaires accablent ce dernier. L’une concerne des cadeaux offerts par des milliardaires reçus par le premier ministre israélien et sa femme. Des cadeaux estimés entre 400 000 et 600 000 shekels (entre 96 000 et 150 000 euros). La seconde met en exergue un accord secret qu’il aurait tenté de conclure avec Yedihot Aharonot, un quotidien populaire pour une couverture favorable. De lourdes accusations qui ont mis en colère l’ensemble des citoyens israéliens.

Cette manifestation qui se veut non partisane a réuni samedi 9 décembre 10 000 participants, selon Haaretz, un chiffre en deçà des 30 000 personnes qui s’étaient déjà réunis le 3 décembre, motivées par les mêmes raisons. « Bibi rentre chez toi », « Bibi (surnom du premier ministre, ndlr) et le gouvernement détruisent le pays. Il y en a assez de la corruption », a déclaré une habitante de Tel-Aviv, à l'Agence France-Presse. Ces manifestants ont eu le soutien du leader de l'opposition travailliste, Isaac Herzog, qui a déclaré sur sa page Facebook : « La frustration (...) vient du sentiment d'injustice, de la révulsion face à la corruption, et à l'objection morale à une loi faite sur mesure pour une personne ».

Une décision qui sert Benjamin Nétanyahou

Selon les médias israéliens, si ce chiffre a nettement baissé c’est en raison des récentes déclarations de Donald Trump, donnant à Jérusalem la qualité de capitale d’Israël. Une décision largement saluée par l’opinion publique israélienne mais critiquée par les médias internationaux.

« Regrettable », c’est le terme employé par Emmanuel Macron quant à la décision unilatérale de Donald Trump. Si Emmanuel Macron le regrette, le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, a accueilli la nouvelle avec le sourire. Un sourire que bon nombre d’Israéliens souhaiteraient cependant lui retirer suite à un jugement en bonne et due forme pour ce qu’ils appellent la « corruption du gouvernement » en faveur de la destitution de ce dernier.

Source : Libération

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Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste