Sur la nouvelle chaîne Viceland, l’émission musicale Noisey a consacré son premier numéro à Kendrick Lamar, le rappeur de Compton, et l’impact qu’il a avec sa musique sur sa communauté.
Si vous êtes passionné par le mouvement hip-hop dans son ensemble, le nom de « Compton » ne vous est pas étranger. Ville du comté de Los Angeles, située au sud de la Cité des Anges, Compton est reconnu pour être le berceau du « gangsta rap ».
Découvrez ce reportage ci-dessous et que vous pourrez retrouver sur la chaîne Viceland :
NOISEY S01E01, Bompton avec Kendrick Lamar par Viceland-France
L’émergence de ce genre musical est survenue à la fin des années 80 jusqu’à connaître son apogée dans les années 90 avec des figures de proue rentrées dans la légende comme le groupe N.W.A (formé notamment par Dr. Dre et Ice Cube), Snoop Dogg et bien évidemment Tupac Shakur.
Revendicateur, sulfureux, ce genre a fait naître beaucoup de controverses, surtout sur le plan médiatique. Depuis toujours, Compton est une ville pauvre, défavorisée et ceux qui y grandissent sont vite pris dans un engrenage dangereux composé de trafic de drogues et de rivalité entre les gangs.
Naturellement, une vie violente amène à une expression violente et il vaut mieux que celle-ci se fasse par les mots et la musique, qu’autrement. Pour beaucoup d’artistes provenant de Compton, la musique a été un salut personnel.
Pour Kendrick Lamar, la musique doit devenir un moyen d’élever les consciences de sa communauté. Il parle de Compton, de la brutalité policière, des rivalités entre gangs, de la drogue, de l’alcool (sa passion pour la bouteille est bien connue) mais sans être dans l’agressivité, ni dans l’opposition. Toujours dans le rassemblement. Il rappe pour unir les gens de sa communauté, peu importe la couleur la couleur de leur gang. La pochette du single « i » montrait un Crip (bleu) et un Blood (rouge) formant chacun un cœur avec leurs mains.
L’équipe de Noisey est allée à Compton pour rencontrer Kendrick Lamar mais aussi les personnes qui l’entourent. Territoire oblige, ils sont quasiment tous affiliés aux Bloods, un gang très célèbre qui a rebaptisé sa ville : Bompton ! On y voit un certain Lil L, ami d’enfance du rappeur, sorti de prison il y a peu et qui cherche lui aussi à sortir de ce mode de vie de gangster. D’ailleurs, il emmène le journaliste chez sa grand-mère qui raconte son histoire.
Elle explique notamment être venue en Californie dans les années 60, fuyant la ségrégation raciale qui sévissait en Louisiane, durant la deuxième Grande Migration afro-américaine. Ces migrants ont tous été installés dans les mêmes zones, en fonction de leur appartenance ethnique. La grand-mère témoigne des émeutes violentes qui y ont lieu à cette période. Des émeutes qui ont eu lieu de façon similaire en 1992 à Los Angeles : un passage à tabac de la police sur un Afro-américain et c’est toute une communauté qui se révolte. Comme on a pu le voir un peu partout aux États-Unis ces dernières années (Ferguson, Baltimore, Charlotte).
À travers le reportage, Lil L nous présente aussi deux de ses amis avec qui il travaille, un Blood et un Crip, qui ont ouvert un restaurant de fortune dans une maison abandonnée, leur permettant de cesser leurs activités illégales.
Quasiment toutes les personnes qui passent devant la caméra de Vice parlent de leurs ambitions, à l’instar de Larry Jayy qui a aménagé un studio à l’arrière de son salon de coiffure. Ils pensent à leur famille, à leurs enfants, et aspirent à une vie meilleure pour eux. Meilleure, dans le sens d'une vie plus sûre. Ils ne veulent pas forcément quitter Compton, mais quitter ce mode de vie et ne plus être obligé de sortir armés pour espérer rentrer sain et sauf chez soi le soir. Et cette volonté-là, la musique de Kendrick Lamar semble y être pour beaucoup…
Vous pouvez retrouver Viceland dans les offres CANAL sur le numéro 18 jusqu’à mi-janvier puis sur le numéro 83. La chaîne est disponible sur tous les supports TV, myCanal et Canal à la demande.