En Corée du Sud, un concours de la flemme récompense ceux qui sont les meilleurs pour... ne rien faire

Ce dimanche 12 mai, le pont de Jamsu, à Séoul, était le théâtre d’un concours assez particulier. Un concours où les participants étaient encouragés à… ne rien faire. Mais vraiment rien !

Connaissez-vous le Space-out ? Depuis 10 ans, cette compétition fondée par une artiste sud-coréenne, encourage les gens à… ne rien faire. Un concours qui s’oppose totalement avec l’esprit hyperactif, compétitif et stressé de la société en Corée du Sud.

Le but du concours est de rester 90 minutes sans rien faire, sans consulter son téléphone, sans parler ni dormir, devant un public qui vote pour celui qui “glande” le mieux. Les participants sont départagés aussi par un jury qui vote pour ses 10 candidats préférés. Pour désigner le gagnant ou la gagnante, on contrôle également le rythme cardiaque des participants favoris et celui qui est le plus stable remporte le trophée.

Le dimanche 12 mai, ils étaient pas moins de 117 à concourir, immobiles, sur un gazon synthétique installé sur le pont de Jamsu, à Séoul. Les candidats sont de tout âge et ont été choisis par la municipalité parmi plus de 4 000 personnes.

Crédit photo : CNN

Un concours pour ne rien faire dans une société hyper compétitive

Si cette compétition prête évidemment à sourire, elle souligne une réalité bien plus inquiétante de la société sud-coréenne. En effet, en Corée du Sud, la société est généralement poussée à l'hyper compétitivité, où le moindre relâchement peut être préjudiciable : “La Corée est un pays tellement compétitif que les gens pensent que s’ils ne font rien, ils sont un peu à la traîne. Je pense que chacun doit avoir son propre rythme”, explique Kwon So-a, âgé de 35 ans, auprès de CNN.

Un discours dans lequel abonde le YouTubeur Kim Seok-hwan, 26 ans, participant au concours : “J’avais habituellement beaucoup de soucis et de stress, alors j’ai posé ma candidature parce que je pensais que ce serait bien d’évacuer ce stress et ces soucis en faisant du space-out dans le cadre du concours”.

Crédit photo : CNN

Au-delà du message social, le concours se veut également artistique comme l’explique sa fondatrice, l’artiste Woopsyang : “Bien que les participants restent immobiles dans l’enceinte du concours, le public se déplace constamment. Mon objectif était de créer un contraste visuel entre un groupe qui ne fait rien et un groupe qui est occupé”.

Depuis sa première édition en 2014, le Space-Out a dépassé les frontières de la Corée du Sud puisque des concours similaires sont également organisés à Pékin, Rotterdam, Taipei, Hong-Kong et Tokyo. Cette année, le vainqueur à Séoul est le présentateur indépendant Kwon So-a, engagé dans plusieurs emplois. Son trophée représente “Le Penseur” de Rodin, symbole de l’oisiveté.

Source : CNN
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Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef