Une quinquagénaire belge a subi une arnaque sournoise, qui lui a presque fait tout perdre. Récit.
D'ordinaire méfiante, Maryam Javadian n'a baissé sa garde qu'une seule fois, mais c'était celle de trop !
Cette infirmière libérale belge de 53 ans a été victime d'une arnaque téléphonique redoutable alors qu'elle croyait échanger avec son banquier. Non content de l'avoir dupée, l'escroc, qui lui a volé toutes ses économies, a même poussé le vice jusqu'à lui avouer, hilare, qu'il venait de l'arnaquer, avant de raccrocher.
Un dénouement cruel qu'elle n'est pas près d'oublier.
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L'escroc, qui vient de lui voler 20 000 €, éclate de rire en lui avouant l'arnaque
L'arnaque particulièrement sournoise remonte au 24 mars dernier.
Ce jour-là Maryam, qui vit à Halle dans le Brabant Flamand (au centre de la Belgique), passe une journée de travail harassante. Le soir venu, elle n'a donc qu'une seule idée en tête : se reposer. Mais son téléphone vient contrarier ses plans lorsqu'il se met à sonner. Au bout du fil, le banquier de l'infirmière, du moins, le croit-elle. L'interlocuteur, très calme, lui signifie qu'un petit problème a été détecté sur son compte bancaire et qu'il faut le régler rapidement.
Épuisée et pressée d'en finir avec ce souci, Maryam suit à la lettre les recommandations de la personne qui la guide. Elle est en confiance et n'a, a priori, aucune raison de se méfier, d'autant que l'escroc au bout du fil connaît son nom, son adresse et son métier.
« J’ai été mise en relation avec un homme qui, d’un ton calme et professionnel, m’a expliqué qu’il y avait un problème avec mon compte. Il savait absolument tout sur moi : mon nom, mon adresse, mon métier » (Maryam Javadian)
Mais alors que tout semble rentrer dans l'ordre, le faux banquier lui demande de confirmer une transaction sur Itsme, une application bancaire sécurisée très connue au Plat-Pays. Maryam s'exécute sans se méfier et le piège se referme sur elle. Impitoyable, l'escroc lui avoue alors, en rigolant, qu'il vient de l'arnaquer.
« Soudain, je l’ai entendu éclater de rire et dire : “Merci madame, je viens de retirer 20 000 € de votre compte” », raconte ainsi la victime, encore sous le choc.
Maryam comprend alors qu'elle vient de se faire avoir et tente immédiatement d'appeler son agence bancaire. Hélas, il est trop tard, car « après 17 heures, il est impossible de joindre qui que ce soit. ». « Il n’y avait même pas de numéro d’urgence à appeler. », se souvient-elle encore, dépitée.
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Le lendemain matin, l’infirmière parvient à joindre son conseiller bancaire, mais la réponse de ce dernier n'est pas celle escomptée. « Je m’attendais à ce que la banque réagisse immédiatement pour m’aider, mais tout ce qu’on m’a dit, c’est qu’un e-mail allait être envoyé au service fraude », précise-t-elle. Désemparée, Maryam se sent alors trahie par l'établissement et comprend qu'elle ne reverra jamais ses économies, fruits de deux années de labeur.
« Du jour au lendemain, tout a disparu. Je m’attendais à un peu plus de compréhension et de soutien de la part de Beobank, mais au contraire, j’ai été traitée comme une criminelle. », déplore-t-elle ainsi.
Après avoir refusé, dans un premier temps, de rembourser les 20 000 euros, la banque a finalement consenti à faire un geste à hauteur de 5 000 euros.
« J’ai reçu un e-mail m’informant que cette somme serait remboursée, sans beaucoup d’explications. Est-ce que je pourrai récupérer le reste ? J’espère, mais je n’ai aucune information », affirme la quinquagénaire.
Contactée par un média local, la banque a assuré avoir fait tout son possible, prétextant être limitée dans son champ d'action. « Dans certains cas, les actions accomplies par le client facilitent la fraude. Cela limite fortement notre capacité d’intervention », précise ainsi l'établissement.
Maryam ne se fait désormais plus d'illusion. Son argent s'est bel et bien envolé.
Et de conclure : « la seule option qui me reste, c’est d’engager une procédure judiciaire, mais cela coûte une fortune. Et cet argent, je ne l’ai plus ».