En plein débat sur le budget 2025, le journaliste économiste François Lenglet a suggéré l’idée d’une taxe pour les propriétaires de chiens qui, en Allemagne, a généré une recette record l’année dernière.
Comment la France peut-elle redresser ses finances ? C’est l’épineuse question sur laquelle se penche jour et nuit Michel Barnier, nouveau Premier ministre. Naturellement, ce casse-tête fait naître parfois les idées les plus improbables comme la création d’une taxe sur les chiens.
Au micro de RTL, le journaliste économiste François Lenglet a remis cette idée sur la table en prenant l’exemple de l’Allemagne, qui a imposé une taxation pour les propriétaires de chiens depuis une dizaine d’années et qui porte ses fruits. Selon Les Échos, cette taxe vient même d’établir une recette record en 2023.
Fixé par les villes et les communes, cet impôt a généré plus de 420 millions d’euros de recettes l’année dernière chez nos voisins outre-Rhin. En dix ans, le montant de la recette a même grimpé de 40%. Un gain considérable qui mérite qu’on se penche plus sérieusement sur la question après tout.
Crédit photo : iStock
En Allemagne, ce sont les communes qui décident du montant de la taxe. Par exemple, à Berlin, le montant de la taxe s’élève à 120 euros par an pour un chien et à 180 euros si vous en avez deux. Certaines races sont plus taxées que d’autres puisqu’un rottweiler coûte 1 000 euros d’impôts par an à son propriétaire.
Une mesure impossible en France ?
Derrière cette mesure se cache une volonté de responsabilisation pour les autorités allemandes. Les chiens sont ainsi taxés pour officialiser le fait qu’on s’en occupe. Ils sont enregistrés sur des listes spécifiques pour responsabiliser les propriétaires en leur rappelant que posséder un animal implique des coûts et des engagements sur le long terme. Cet impôt vise aussi à responsabiliser le propriétaire vis-à-vis de la sécurité des autres, en identifiant les chiens les plus potentiellement dangereux.
En payant l’impôt, les propriétaires gagnent, si on peut le dire ainsi, une médaille ou un certificat. Seuls les chiens d’aveugle sont exonérés d’impôts. Cependant, malgré les recettes conséquentes, il y aurait 25% des propriétaires de chiens, dont le nombre est estimé à 10 millions, qui auraient fraudé cette taxe.
Crédit photo : iStock
Rien qu’à son intitulé, la taxe serait naturellement impopulaire parmi les habitants. En France, Napoléon avait créé un impôt similaire afin de lutter contre la rage. Un impôt définitivement supprimé en 1971. En 2023, le nombre de chiens est estimé à 9 712 324 selon le fichier national d’identification des chiens, des chats et des furets. 32% des foyers français possédait un chien en France en 2023.
Imaginez, par exemple, une taxe moyenne à 100 euros par an, et vous obtiendrez quasiment un milliard d’euros, si personne ne fraude. Seulement voilà, la mise en place d’une telle taxe en France rencontrera certainement une opposition que le gouvernement pourrait ne pas vouloir affronter.