10 choses que les parents doivent arrêter de faire vis-à-vis de leurs enfants

En tant que parent qui a eu la chance de voir ses enfants grandir, je peux maintenant faire une sorte de bilan, à mon petit niveau.

Car, quand on devient parent pour la première fois, beaucoup de monde autour de vous ne peut s’empêcher de vous prêcher tel ou tel conseil pour que votre enfant soit heureux. Vous vous retrouvez, à peine enceinte, avec dix mille conseils d’éducation à absolument appliquer au quotidien (sous peine d’être une « mauvaise » mère, sinon).

 

Du coup, beaucoup de mamans, comme moi, se sont retrouvées stressées, comme envahies par le poids des obligations parentales à absolument adopter au quotidien, quoi que vous en disiez.

 

À chaque génération, ses conseils. Et malgré tout l’amour qu’ont les gens pour vous et leur désir de vouloir vraiment vous aider, vous faites, après tout, tout ce que vous pouvez. Comme moi, j’ai fait avec mes enfants. Parce que oui, Mesdames, j’ai, comme tout le monde, écouté. Mais j’ai fait aussi comme j’ai pu. Persuadée même d’avoir bien fait, pour le bien de mes enfants. On est beaucoup dans ce cas, non ?

   

Mais comment expliquer alors que beaucoup d’enfants, dans leur vingtaine, se retrouvent atteints d’une forme de spleen, malgré une enfance souvent qualifiée d’idyllique ? D’après plusieurs études psychiatriques sur l’éducation, c’est peut-être parce que ces mêmes enfants ont reçu une éducation TROP parfaite, sans embûches, ni anicroches. Parce que beaucoup de parents ont préservé – pensant bien faire — leurs enfants du « mal », des contraintes lourdes de la vie.

Et pourtant. Faire face à l’adversité est une part de la vie. Ne pas l’expérimenter pourrait devenir un désavantage pour plus tard…

 

Un psychiatre américain, Paul Bohn, a même déclaré dans l’une de ses études : « Plusieurs parents sont prêts à tout pour éviter à leurs enfants tout ce qui est rapport avec l’inconfort, l’anxiété ou la déception. Mais le résultat, souvent, c’est que, une fois adultes, face aux déceptions et aux difficultés de la vie, ils pensent vivre quelque chose de pas normal. Voire dramatique. »


Pourquoi j’ai eu envie de vous parler de ça ? Moi, maman inconnue de vous tous ? Parce que je ne pense pas être la seule à avoir vécu des choses différentes et nombreuses lors de l’éducation de mes enfants. Et qu’en ayant eu le temps, pendant de nombreuses années, de peser le pour et le contre entre tous les conseils donnés, les livres, les émissions télé, je pense pourvoir vous faire part de mes résultats. Libre à vous de les interpréter comme bon vous semble…


Mais personnellement, j’aurai bien aimé recevoir ces conseils quand j’étais enceinte pour la première fois.

 

Conseil 10 : trop adorer nos enfants

Je vous entends déjà hurler. Par cette phrase, j’entends vous conseiller d’arrêter de vivre autour de votre enfant. D’arrêter de TOUT faire en fonction de lui. Beaucoup d’entre nous, avouons-le, aiment ça. S’occuper de nos enfants, quoi qu’il se passe. Mais un enfant est fait pour être aimé. Et non pas pour être adoré. N’en faites surtout pas le centre du monde ; il va finir par croire, indirectement, qu’il est une idole, comme une sorte de Dieu. Ne lui faites pas croire cela car, une fois la puberté passée, et face au reste du monde, il tombera de haut quand il s’apercevra que tout ne tourne pas autour de lui.

 

Conseil 9 : croire que nos enfants sont parfaits (surtout par rapport aux autres)

Souvent, les parents n’aiment pas qu’on dise du mal de leur enfant. Tout parent pense que son enfant a raison et qu’il est mieux que l’autre. Mais ce n’est pas vrai (la plupart du temps). Parents : écoutez ce que votre instituteur dit de votre enfant, même si cela ne vous fait pas plaisir. Écoutez aussi ce que d’autres personnes disent de votre enfant, même si cela ne vous fait pas plaisir. Car, croyez-moi, et de nombreuses études l’ont confirmé ensuite : il est plus facile de prendre soin d’un enfant et de lui apprendre à être meilleur au quotidien… qu’une fois adulte.

 

Conseil 8 : vivre à travers eux

Certains parents vivent carrément pour leur enfant. Et vivent la même chose qu’eux au quotidien. Le résultat ? Personne ne sait où la vie de chacun (parent et enfant) ne commence ni où elle se termine. Cela donne des parents qui seront hypercontents si leur enfant réussit son BAC. Et qui, aussi, seront extrêmement frustrés et déçus si leur enfant échoue. Créant ainsi, indirectement, une pression énorme sur les épaules de leur enfant.



 

Conseil 7 : faire de nos enfants nos meilleurs amis

Vos enfants sont des enfants. Et non pas des amis. Et encore moins de « meilleurs amis ». Arrêtez de croire cela. Vous êtes parent ; votre rôle est donc d’éduquer votre enfant et non d’en faire votre ami. D’après plusieurs études, les parents qui ont ce type de relation ont une peur innée de l’abandon ; un tel type de sentiment envers son enfant relève alors plus du besoin sentimental qu’autre chose.

 

Conseil 6 : vouloir faire mieux que les autres parents

Avouez, vous l’avez fait au moins sur une chose : vous vous êtes comparé à d’autres parents. Et ça vous a travaillé. Tant que ça reste là, c’est bien. Mais n’essayez pas de faire « mieux » que les autres. Souvent d’ailleurs, outre les aspects éducationnels, c’est souvent une question de moyens qui entrent en jeu. Et on n’a pas tous les moyens de faire plaisir à nos enfants. On n’a pas tous de gros salaires. Et on n’a pas à tout acheter à notre enfant « pour faire mieux que les autres parents ». Car un enfant doit également apprendre que tout ne s’obtient pas sur un plateau d’argent. Qu’il doit bosser pour mériter sa vie. Vouloir à tout prix faire mieux que les autres, on y mettant parfois des moyens, n’est pas rendre service à votre enfant.

 

Conseil 5 : passer à côté de l’éveil de notre enfant

Élever des enfants en bas âge, surtout quand il y en a plusieurs, cela peut être dur. Très dur, même. Certains jours, vous atteignez un niveau de fatigue tel que vous vous demandez tout le temps si vous arriverez. Et pourtant. J’adore trouver le dernier DVD Disney bloqué dans mon lecteur. Me rendre dans ma salle de bains et y voir des poupées et autres jouets dans la baignoire. Voir peluches et autres jeux traîner dans le salon… Parce que j’aime savoir qu’ils s’amusent. Qu’ils s’éveillent. Je ne vais pas me demander à quoi ils vont ressembler plus tard. Ni ce qu’ils feront dans la vie. Non. Arrêtez de penser à cela si vous le faites : laissez vos enfants grandir et profiter de leur enfance. Ne leur mettez pas la pression. Et ne vous la mettez pas non plus.

 

Conseil 4 : élever l’enfant que l’on veut plus que tout... et pas celui qu’on a

Concentrez votre temps présent à votre enfant. Écoutez-le. Et regardez-le grandir. N’en faites pas un fantasme. Vous avez un enfant, aimez-le comme il est. Se projeter dans « l’enfant de ses rêves » est forcément décevant pour tout le monde, autant pour vous que pour lui. Arrêtez de projeter vos propres aspirations en lui, car vous serez – quoi qu’il arrive — déçu.




Conseil 3 : oublier que nos gestes sont plus importants que les mots

Souvent, quand mes enfants me posent une question, ils demandent tout de suite après « S’il te plaît, en une phrase… ». Ils me connaissent bien les bougres ! Du coup, j’ai toujours essayé de leur répondre, à toutes leurs questions, et avec le plus de sagesse possible. Parlez à votre enfant, apprenez-lui des choses avec sagesse. Discutez, parlez. Tout le temps.

 

Conseil 2 : juger les autres parents… et leurs enfants

Quoi qu’il arrive, on aura beau ne pas être d’accord avec la façon dont leurs autres parents élèvent leurs enfants… ce ne sont pas les nôtres. Ne jugeons pas, donc. Il ne nous appartient pas de juger si l’éducation qu’ils donnent est « bonne » ou « mauvaise ». On est forcément mauvais juges. Pourquoi ? Parce qu’on est le mauvais parent de quelqu’un aussi ! L’éducation de nos enfants ne correspondra pas à celle d’autres parents, etc.

Attention ! Je ne parle pas de fermer les yeux sur des comportements répréhensibles… Non. Je parle d’arrêter de juger les autres, gratuitement.

 

Conseil 1 : sous-estimer la personnalité de son enfant

Laissez votre enfant se construire tout seul. Son caractère, sa compassion, sa fibre morale… laissez-le développer tout cela, pour son bien, et son futur. La meilleure façon pour cela ? Laissez-le faire face à l’adversité, c’est le meilleur moyen qui existe pour se forger une personnalité. Ainsi qu'un futur. L’expérience de la vie est ce qu’il y a de mieux pour eux. Alors, oui, en tant que parent, on déteste les voir tomber, on déteste les voir pleurer… mais il le faut. On aime nos enfants. Et la meilleure façon de les aimer est de les laisser se construire à long terme, à base d’expériences (parfois) douloureuses qui arrivent toujours à court terme.

 

 


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Au sujet de l'auteur : Céline Gautier

Journaliste