6 choses que vous devez absolument savoir sur les profs ! Et c'est un prof qui le dit...

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Parfois dénigrés, souvent critiqués, les profs sont en général la cible privilégiée des parents d'élèves mécontents des résultats de leur(s) enfant(s). Voici leur point de vue : 
 
6 choses que vous devez absolument savoir sur les profs :

@ctares

1. Je crois en ce que j'enseigne

L'école n'est pas, et peu importe ce que vous avez entendu, une parade incessante de cahiers, de livres et de cartables. On prépare ces enfants à la vie qui les attend (du moins du mieux qu'on peut, compte tenu de notre public parfois assez réticent.) Et je peux vous promettre que je sais ce que je fais. Je suis passionné par le fait de rendre votre enfant meilleur, par le fait de lui apprendre des choses, de le faire grandir.

2. Je sais que le système est dépassé 

Je sais que les école publiques sont surchargées et sous-financées. Je sais que les ratios profs-élèves explosent et tendent vers des taux improbables. Si votre enfant est doué, alors ça ira, mais celui qui a besoin d'un enseignement rapproché et particulier ne peut pas en dire autant.

Si c'est le cas, il y a de grandes chances pour que vous vous sentiez oubliés et délaissés. Sachez que je suis autant frustré que vous, si ce n'est plus, car je vois que ces préoccupations touchent de plus en plus de familles. J'aimerai pouvoir subvenir à tous ces besoins, pouvoir régler tous ces problèmes, malheureusement je ne peux pas tout faire... Et si je pouvais me démultiplier, croyez-moi, je le ferais avec joie.

3. J'aime mon travail

Les journées peuvent être longues. Les élèves peuvent être de mauvaise humeur et distraits. L'administration peut être incompétente et lente. Il y a des moments sombres, des moments où je me demande si je fais bien mon travail, si ma passion du savoir et de sa transmission sont évidents.

Parfois, je perds patience et je m'emporte contre un élève. Parfois, ma vie personnelle fait que je ne suis pas aussi bien préparé que je devrais l'être. Parfois, moi aussi j'attends ce jour de neige avec impatience, autant que votre enfant.

Pourtant, même les jours où je me pose des questions sur ma capacité à enseigner de manière efficace, quand je ferme les yeux, que je respire profondément et je prie pour être plus patient, je n'imagine pas faire autre chose, ni être autre part.

4. J'aime votre/vos enfant(s)

Oui, même le vôtre. Celui qui ne se rappelle jamais qu'il faut lever la main en classe. Celui qui passe plus de temps à bavarder avec ses camarades plutôt qu'à participer au cour. Celui qui regarde le ciel à chaque mot que je prononce.

Je les aime tous. De temps en temps, je reste éveillé la nuit, à m'inquiéter pour cette gamine de la 5ème B qui a des traces d'automutilation. Je me demande si les activités du cours ont vraiment un impact sur le rang du fond. J'espère que le contrôle raté de ce garçon n'est pas le signe d'un plus gros problème dans sa vie personnelle.

Je veux qu'ils réussissent tous, parce que je vois un potentiel énorme chez chacun d'entre eux.

5. J'ai besoin de votre aide

Je pense que vous avez aussi besoin de la mienne. On veut tous que votre enfant grandisse, devienne un adulte responsable et qu'il contribue à la société de demain. Vous savez que votre gamin est meilleur que tout le monde, mais puis-je partager une chose que j'ai appris avec l'expérience ?

Le/la dorloter n'est pas la meilleure chose à faire pour lui/elle. Faire des excuses, rejetter la faute, lui tenir la main, je sais que vous faites ça car vous l'aimez. Mais le/la protéger à outrance contre l'austérité de la vie n'est pas forcément lui rendre service. Le choc sera d'autant plus grand pour ses premiers pas dans la vie active.

À trop entourer ces enfants plutôt que de les mettre face à leurs responsabilités, ils deviennent souvent en grandissant des adultes qui pensent avoir tous les droits. Le genre de personne à qui les règles ne s'appliquent apparemment pas. Le type de personne qui ne s'entend pas avec les autres, mais ce n'est jamais de leur faute. Bref, le style de personne que vous ne voudriez pas avoir auprès de vous, ni en tant qu' ami, ni en tant que collègue.

Je sais que c'est tentant de les caresser dans le sens du poil, mais s'il vous plait, changez de stratégie. Dîtes-lui de bosser encore plus dur sur son projet de groupe, même si ses camarades ne sont pas sympa avec lui. Encourager-le à en vouloir encore plus dans ce cours, même s'il n'aime pas le prof.

Il sera sûrement énervé, et ce sera difficile, mais à l'arrivée, vous aurez tout gagné.

6. Je pense que les médias se trompent

Si vous ne retenez qu'une seule chose de mon texte, faites que ce soit ça. S'ils faisaient les choses à leur manière, les médias vous feraient croire que les écoles sont seulement remplies de cancres qui n'auront jamais de vrai travail.

C'est tout simplement faux.

Votre école publique abrite les gens les plus brillants et les plus patients qu'il vous sera donné de rencontrer. Et certaines des personnes qu'elle emploie pourraient facilement travailler ailleurs, gagner plus d'argent et rencontrer moins de critiques, mais ils restent car ils croient en ce qu'ils font et en leurs élèves.


Je le dis parce que je travaille dans une école où beaucoup de profs sont comme ça ! Mais il faut que les choses changent si l'on veut être sûrs que nos enfants évoluent dans une société en bonne santé. Je n'accuse personne, je ne fais que tirer une sonnette d'alarme. Nous sommes tous responsables..
Source : scarymommy.com

Au sujet de l'auteur : Clément P.

Journaliste