Les gens qui utilisent beaucoup de mots obscènes et vulgaires sont juste plus cultivés que la moyenne, selon une étude

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les personnes qui disent fréquemment des obscénités ne sont pas les individus grossiers et sans éducation pour lesquels on les fait souvent passer !

En fait, posséder un vocabulaire bien nourri d’insultes et autres mots et expressions vulgaires serait, en réalité, un indicateur sain du développement d’autres capacités verbales, explique une nouvelle étude parue dans la revue spécialisée Language Sciences.

Les psychologues américains Kristin et Timothy Jay, par leurs travaux, ont enfin démystifié la croyance qui voudrait que la vulgarité soit un signe de manque de vocabulaire et de pauvreté linguistique.
En se basant sur le concept de « pauvreté vocabulaire » (l’hypothèse que les personnes qui jurent à tout va le font parce qu’ils n’ont pas les moyens intellectuels et culturels de s’exprimer d’une autre manière), leur expérience cherchait à établir une corrélation afin de déterminer si ceux qui excellent dans l’art de l’obscénité sont moins doués dans d’autres formes d’expression.


Afin de vérifier l’hypothèse, les psychologues ont demandé à des étudiants et étudiantes âgés de 18 à 22 ans de dire le plus de gros mots possible en une minute. Puis, ils leur ont demandé de citer le plus d’animaux possibles (sans compter les noms d’oiseaux, ce ne serait pas du jeu sinon). Ils leur ont également soumis d’autres tâches, afin d’analyser leur richesse de vocabulaire et leur culture générale.

Résultat : ceux qui parvenaient à dire le plus de mots vulgaires différents étaient aussi ceux qui semblaient avoir le vocabulaire le plus étendu dans les autres catégories lexicales !

Et les chercheurs de conclure que « les personnes qui jurent beaucoup ne le font pas parce qu’ils ont nécessairement un vocabulaire plus limité ou une mauvaise éducation. En fait, cette attitude semble même être associée à de meilleures compétences verbales ! »

Toujours selon les chercheurs, le fait est que certains mots ou expressions relèvent du domaine du tabou, c’est-à-dire que ces mots ne sont pas socialement acceptables, sauf dans certaines situations spécifiques. Mais ce fait culturel mis à part, on en revient vite à la base : ce ne sont finalement que des mots comme les autres.

Le fait d’avoir un vocabulaire étendu dans un domaine verbal particulier (en l’occurrence, les gros mots) ne limite en rien la richesse du lexique dans d’autres domaines, au contraire : les autres registres verbaux sont eux aussi plus développés.

Toujours selon les chercheurs : « les personnes qui aiment à utiliser des mots obscènes comprennent très bien leur contenu expressif général, leur sens, les différentes nuances et les distinctions qui doivent être faites pour employer les mots vulgaires de manière appropriée, afin qu’ils aient un sens. »

Intéressant, non ?

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste