Paris : le cimentier Lafarge accusé de déverser volontairement du béton dans la Seine, la mairie porte plainte

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Se dirige-t-on vers une nouvelle affaire compromettante impliquant Lafarge ? Des révélations troublantes, images à l'appui, sèment en effet le doute sur les pratiques du groupe. Détails.

Déjà épinglée par le passé pour ses liens supposés avec l’organisation terroriste Daesh, qu’elle aurait financée pour pouvoir continuer ses activités en Syrie, l’entreprise Lafarge se retrouve au cœur d’un nouveau scandale.

Le cimentier est accusé aujourd’hui d’avoir déversé du béton dans la Seine, à Paris !

Selon nos confrères d’Europe 1, la centrale de béton du groupe, implantée dans le quartier de Bercy, rejette ainsi délibérément des particules de ciment et des tiges de fibre plastique dans le fleuve.

Dans une vidéo publiée par l’une des journalistes de la radio, on peut en effet apercevoir de l’eau qui s’échappe d’une cuve Lafarge puis se déverse ensuite dans la Seine.

Un acte malveillant, affirme Lafarge

« Clairement, c’est volontaire. Dans ces cuves, ce sont toutes les eaux et les restes de béton fabriqué dans la journée qui reviennent dans les camions en fin de journée. Ensuite, la société est censée traiter ses déchets », a immédiatement déploré la Fédération interdépartementale pour la pêche et la protection du milieu aquatique, l’association à l’origine de ces révélations.

Toujours selon Europe 1, l’Office français de la biodiversité (OFB) a décidé de porter plainte, une fois alertée par la situation.

Contacté par l’AFP, le parquet de Paris a confirmé que l’OFB avait constaté, le 27 août dernier, une « suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics ».

Dans la foulée, ce même Office de la biodiversité s’est vu confier, par la justice, une enquête pour « déversement de substances nuisibles par personne morale », « jet ou abandon par personne morale de substances nuisibles » et « utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les conditions d’utilisation ».

Crédit photo : ricochet64 / Shutterstock

Devant ces accusations, Lafarge n’a eu d’autre choix que de communiquer, rejetant les allégations. Si le groupe dit « comprendre l’émotion que suscite cet incident à la centrale à béton de Bercy », il affirme néanmoins que celui-ci a été « causé par une malveillance dont », il serait la « victime ».

« L’écoulement concerne des eaux en dernière étape de recyclage. Dès que nous en avons eu connaissance, l’écoulement a été stoppé par des travaux de réparation immédiats », a par ailleurs précisé le cimentier.

« Le traitement des eaux du site de Bercy est réalisé en circuit fermé, n’occasionnant aucun rejet dans la Seine. Il fonctionne par décantation successive dans des bassins situés entre le point de déversement des camions et la fuite décelée lors de l’incident », a expliqué le groupe, qui affirme qu’il « s’agit d’un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant ».

Et de conclure « Nous déposons plainte aujourd’hui (…) il est donc faux d’accuser notre entreprise de rejets qui pourraient être volontaires ».

De son côté, la mairie de Paris a fait savoir, par le biais d'Emmanuel Grégoire (Premier adjoint d'Anne Hidalgo), qu'elle avait l'intention de porter plainte.

Affaire à suivre !

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.