Autoproclamé « druide », il tue et découpe un homme qu'il... cuisine ensuite avec des légumes et des herbes

Trois personnes sont jugées actuellement dans l'Aveyron pour avoir tué un homme dans des conditions abominables.

C'est une affaire pour le moins sordide que doit juger, cette semaine, la cour d'assises de Rodez (Aveyron).

Accusés d'avoir tué puis découpé un homme qu'elles ont ensuite cuisiné et incinéré, trois personnes (Philippe S., Nathalie C. et Loup B.) doivent aujourd'hui répondre de leurs actes. Ce procès de l'horreur, qui se tiendra jusqu'au 22 mai, devra déterminer les responsabilités de chacun des protagonistes.

Au centre de cet atroce fait divers se trouve un homme, autoproclamé druide, dont la personnalité complexe interpelle autant qu'elle fascine.

Façade d'un palais de justiceCrédit photo : iStock

Il tue et... cuisine sa victime dans une marmite

L'affaire éclate le 5 février 2023. 

Ce jour-là, les amis d'un certain Georges M. (alias Diego) se décident à organiser une battue pour retrouver ce dernier, dont ils sont sans nouvelles depuis plusieurs jours.

Après trois journées de recherches, le groupe repère enfin le véhicule de leur ami, avec à son bord une certaine Nathalie C., âgée de 43 ans. Arrêtée et interrogée, cette dernière affirme alors que la voiture lui a été prêtée par Georges afin qu'elle et son mari, Philippe S. (56 ans) puissent aller nourrir ses chiens, car l'homme recherché serait en voyage avec une ancienne compagne. 

Dans un premier temps, sa version semble être crédible, car des proches de George/Diego ont reçu des SMS attestant de son voyage, mais un détail va toutefois mettre la puce à l'oreille des enquêteurs. D'ordinaire, George.M, quinquagénaire, n'envoie en effet jamais de message à son entourage. Ce n'est pas dans ses habitudes. Autre détail troublant, ces textos sont rédigés dans un style très soutenu, ce qui ne correspond pas à sa manière de s'exprimer. Pourquoi aurait-il donc changé soudainement ?

Persuadés que Nathalie C. a menti et que George. M a bel et bien disparu, les forces de l'ordre commencent donc à s'intéresser de près à son profil et surtout celui de son conjoint Philippe. S. Âgé de 56 ans, ce père de trois enfants, issus de trois unions différentes, est décrit par ses anciennes compagnes (auxquelles il ne verse aucune pension alimentaire) comme un homme charismatique et séducteur qui s'autoproclame « druide ». Parfois violent, il multiplie les conquêtes et exerce à chaque fois sur ces femmes, qu'il rencontre très souvent lors de soirées échangistes, une forme d'emprise. Il va même jusqu'à leur faire signer des « contrats de soumission » et à leur faire participer à des shootings pornographiques. Vivant des aides sociales, il cultive par ailleurs du cannabis et aurait mis au point un aphrodisiaque, baptisé « potion magix », qu'il a essayé de vendre dans des sex-shops. en vain.

Ce profil, aussi fascinant qu'inquiétant, convainc rapidement les enquêteurs que Philippe S. est lié de près ou de loin à la disparition de Georges. Peu à peu, l'étau se resserre autour du couple qui finit par avouer avoir tué le quinquagénaire.

Homme ligoté et retenu prisonnierCrédit photo : iStock

Au cours de leur interrogatoire, les deux amants affirment avoir tué George - qu'ils appellent Diego - accidentellement. Selon eux, au départ, ils voulaient uniquement lui voler du cannabis et de l'argent car ils étaient dans une situation financière compliquée. Philippe - qui changera de version à trois reprises - finit par avouer qu'il a bâillonné et attaché Diego « sans avoir voulu lui faire de mal », avec la complicité d'un troisième homme, Loup. B, sollicité par le couple pour sa force physique. Après lui avoir extorqué ses codes de carte bancaire, non sans l'avoir frappé, les deux hommes l'ont ensuite laissé seul, pour aller cambrioler son domicile.

Ligoté et bâillonné dans une pièce sombre pendant plusieurs heures, Diego mourra étouffé.

Après avoir retrouvé le cadavre, Philippe. S fumera plusieurs joints avec son complice pour trouver une solution. Une fois décidé, il transportera le corps sur un terrain où il l'entreposera pendant 3 jours « pour respecter la transmigration de l'âme », avant de le découper. Une partie des restes aurait été déposée dans un bidon d'eau et de javel, avant d'être brûlée, tandis que d'autres morceaux de corps (dont la tête) auraient été cuisinés dans deux marmites avec des légumes et des herbes,« pour que la chair brûle plus vite et pour les odeurs ».

Le trio aurait ensuite incinéré la dépouille.

Au premier jour de son procès ce lundi 19, le principal accusé Philippe S. a reconnu  avoir commis « une folie qui n'aurait jamais dû avoir lieu ». « Je ne comprends pas comment cela a pu arriver et pourtant c'est arrivé (...) Je n'ai pas de mots pour exprimer ma culpabilité, mes regrets, je comprends la colère et le dégoût que je peux évoquer », a ainsi déclaré celui qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

La justice doit désormais établir le degré de complicité des deux autres prévenus et notamment la compagne de Philippe. S, qui a toujours nié son implication.

Verdict le 22 mai. 


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.