Une récente étude danoise suppose que la mort d’un partenaire de vie peut conduire à une anomalie cardiaque. Et potentiellement à la mort… Explications.
Quand on estime avoir un « cœur brisé », l’image ne pourrait paraître plus réaliste après la découverte de cette étude. En 1990, des scientifiques japonais mettaient déjà en lumière l’existence du syndrome de Tako-Tsubo, une cardiopathie de stress que l’on peut assimiler à une maladie cardiaque liée au stress émotionnel, présente essentiellement chez les femmes en post-ménopause. Seulement voilà, la cause de ce stress n’était pas encore déterminée de manière précise.
Aujourd’hui, une récente étude danoise vient donner plus d’aplomb à l’expression « mourir de chagrin ». Menée par le Dr. Simon Graff et son équipe de l’Université d’Aarhus, cette étude se base sur l’observation de données récoltées entre 1995 et 2014, soit environ 1 million de Danois. Ainsi, à partir de ces données, les chercheurs se sont surtout concentrés sur les personnes endeuillées et leur exposition à une maladie cardiaque.
En observant ces données, les scientifiques ont analysé les différents facteurs pouvant causer une maladie cardiaque, plus particulièrement une fibrillation auriculaire. Cette dernière est le type le plus commun d’arythmie cardiaque, facteur de risque d’AVC et d’insuffisance cardiaque.
Au final, l’étude a constaté que le risque de développer une anomalie cardiaque était beaucoup plus élevé dans les 8 à 14 jours après la perte de son conjoint. Ce risque diminuait cependant après cette période mais restait stable pendant un an. De plus, le risque de développer un rythme cardiaque irrégulier était de 41% plus élevé chez ceux qui étaient en deuil que parmi ceux qui n’avaient pas connu une telle perte.
À la première lecture, on pourrait penser que ces risques concernent surtout les personnes âgées mais l’étude a aussi mis en lumière que les personnes de moins de 60 ans étaient encore plus vulnérables à la perte d’un partenaire de vie. Forcément, le facteur de « l’inattendu » est à prendre en compte. En effet, si la mort du conjoint est inattendue, le risque de développement d’une anomalie cardiaque s’élevait à 57%.
Cependant, l’équipe de chercheurs a souligné qu’aucune conclusion ne pouvait vraiment être tirée sur le lien entre le sentiment de deuil et le développement de maladies cardiaques. En tout cas, cela nous rappelle cette belle histoire de ce couple centenaire, décédé à quelques heures d’intervalle, qui prouve qu’il est bien possible de « mourir d’amour ».
Intéressante cette étude, n’est-ce pas ?