Une termitière aussi vaste que la Grande-Bretagne découverte au Brésil

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Une termitière aussi vaste que la Grande-Bretagne a été récemment découverte au Brésil. Une structure unique en son genre et qui serait le fruit de plusieurs miliers d'années de travail des insectes.

Certes, l’édifice aura nécessité près de 4 000 ans d’un travail méticuleux mais l’ensemble est remarquable, presque trop incroyable pour être vrai. Une gigantesque structure construite par des termites, et dont la superficie s’avère aussi vaste que celle de la Grande-Bretagne, a récemment été découverte dans le nord-est du Brésil.

« Ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse », dit le dicton mais à y regarder de plus près, lorsque l’on observe cette stupéfiante découverte, on pourrait revoir nos jugements tant l’immensité de ce qu’ont accompli ces petits insectes, d’à peine 1,3 cm, nous fait soudainement sentir plus petits…

Brésil : des termites ont bâtit une structure souterraine aussi grande que la… Grande-Bretagne. Crédit photo : Dan Olsen / Shutterstock

« La plus grande structure construite par une seule espèce d’insecte jamais découverte à ce jour »

Cette termitière s’étend en effet sur 230 000 km2 le long d’un territoire encore épargné par l’agriculture intensive, chose suffisamment rare pour être soulignée au Brésil. La structure est composée de deux cent millions de monticules de terre, mesurant environ 2,5m de haut. Colossal.

Crédit photo : capture d'écran You Tube

Il aura fallu près de 4 000 années aux différentes générations de termites issues de cette colonie pour parvenir à édifier ces monticules, mais aussi les tunnels qu'ils recouvrent, découverts par une équipe de biologistes brésiliens et britanniques.

Il s’agit ni plus ni moins de « la plus grande structure construite par une seule espèce d’insecte jamais découverte à ce jour », comme le rapporte l’étude des scientifiques, publiée le 19 novembre dernier dans la revue scientifique Current Biology.

Ces derniers précisent également que les termites ont déplacé 10 kilomètres cubes de terre, soit l’équivalent de… 4 000 pyramides de Gizeh. Le tout sur un territoire dont la superficie correspond à peu de chose près à celle de la Grande-Bretagne, ou la moitié de l’hexagone. Visible depuis l’espace, ses dimensions ont pu être estimées à l’aide des photos satellites fournies par Google Earth.

Crédit photo : Capture d'écran Current Biology Magazine

Menacée par la déforestation ?

Si l’on en croit les conclusions de l’équipe de chercheurs, le début de cette gigantesque entreprise remonte à une période se situant aux alentours de l’Égypte ancienne (-2650 à -2150). Elle est l’œuvre d’une espèce de termites appelée « Syntermes dirus ».

Pour en arriver à cette datation, les chercheurs ont analysé des échantillons de terre prélevés sur les monticules, à l’aide d’une technique déterminant la plus récente exposition au soleil de la matière prélevée. Après résultat, il s’est avéré que l’échantillon le plus récent datait de 690 ans et le plus vieux de 3 820 ans.

Si une autre termitière d’une ancienneté similaire avait déjà été découverte en 2015, celle mise au jour au Brésil présente toutefois la particularité de ne pas être un amoncellement de nids. Il s’agit en effet, en surface, d’amas de terres éjectés par les insectes lorsque ces derniers creusent des galeries pour relier leurs nids aux différents endroits où est stockée la nourriture.

Paradoxalement, si la construction de la structure a été rendue possible grâce à l’isolation de cette région semi-aride, épargnée par l’activité humaine, c’est bien l’avancée de la déforestation qui a permis d'en découvrir certaines zones et d’en mesurer le diamètre. Et le développement de la structure - témoignage de l’organisation d’une colonie d’insectes sur des milliers d’années - pourrait bien à l’avenir être freiné voire annihilé par le déboisement.

Et ce n’est pas la récente élection de Jaïr Bolsonaro, ouvertement favorable à la déforestation des terres au profit notamment de l’agriculture intensive, qui risque d’enrayer cette menace.

Source : Le Monde

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.